Non, les Français ne "détestent" pas les réformes, mais ils "refusent les mauvaises réformes". Tel est le constat établi par le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, tandis qu'Emmanuel Macron a affirmé jeudi 24 août, lors d'un déplacement à Bucarest (Roumanie), que les Français "détestent les réformes". "La France n'est pas un pays réformable, avait déclaré le président de la République devant la communauté française de Bucarest. Beaucoup ont essayé et n'y ont pas réussi, car les Français détestent les réformes", avait-il poursuivi.
"Ce n'est pas la première fois que Monsieur Macron pense que les Français sont des imbéciles. Ça veut dire que les Français, quand on leur propose une réforme, ils sont trop bêtes pour comprendre ce qu'on leur propose, a-t-il ironisé, dans une interview sur BFMTV ce vendredi 25 août. Une réforme, c'est du progrès social. Toutes les réformes qu'on nous propose depuis des décennies vont à l'encontre des intérêts des salariés".
Tour à tour, le chef de l'État et les représentants sociaux se renvoient la balle du conservatisme. "C'est lui le conservateur, puisqu'il fait la même chose que ses prédécesseurs (en matière de réformes, ndlr). La loi travail aujourd'hui, c'est la même que l'année dernière, en pire", a affirmé Philippe Martinez à l'égard du président de la République et de son projet de réformer le Code du travail. Cette semaine du 21 août accueillait le dernier round de concertation entre le gouvernement et les partenaires sociaux au sujet de cette réforme. Pour Philippe Martinez, celle-ci "va renforcer la précarité" et "plaire beaucoup aux chefs des grandes entreprises".
Le secrétaire général de la CGT a également dénoncé le fait que les syndicats n'aient pas eu accès aux projets d'ordonnances lors de cet ultime round de concertation au ministère du Travail. "Nous n'avons aucun texte, mais on connaît les tendances et les tendances majeures, c'est la continuité en XXL de ce qui s'est fait l'année dernière et qui s'est fait pendant des décennies et qui ne marche pas", a-t-il déclaré.
Réagissant lui aussi à la sortie d'Emmanuel Macron sur la prétendue détestation des Français à l'égard des réformes, Jean-Claude Mailly, numéro un de FO, a dit sur France Info "ne pas comprendre" les déclarations du président français. "Des réformes, il y en a eu", a-t-il ajouté, comptabilisant "160 textes sur le droit du travail depuis une dizaine d'années". Et de conclure : "On ne peut pas dire que la France n'est pas réformable !".
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