Emmanuel Macron : "La gauche aujourd'hui ne me satisfait pas"
Dans une interview accordée à Arte, le ministre de l'Économie explique pourquoi il veut reconstruire la gauche.

Après plusieurs sorties médiatiques remarquées ces derniers jours, Emmanuel Macron a décidé de mettre des mots sur une situation qui devenait de plus en plus évidente, et même pesante pour le gouvernement. Le ministre de l'Économie, fondateur du mouvement "En Marche" a ainsi déclaré : "Moi je ne mens pas aux gens, je dis ce que je pense, je le dis depuis le début. Je suis de gauche, c'est mon histoire. Mais la gauche aujourd'hui ne me satisfait pas".
Cette sentence claire qui risque de faire polémique est extraite de l'interview que le ministre a donnée à Arte et qui sera diffusée dimanche 24 avril. L'entretien date du 13 avril, deux jours avant le lancement d'"En Marche", et permet de mieux contextualiser les polémiques qu'a fait naître Emmanuel Macron ces derniers jours. Dernière en date, celle provoquée par son interview dans les journaux du groupe Ebra où il déclarait : "J’ai une loyauté personnelle envers François Hollande. Je lui dois de m’avoir fait confiance et de m’avoir nommé au gouvernement. En même temps, lorsqu’un président nomme quelqu’un ministre, il le fait parce qu’il pense que c’est bon pour son pays, pas pour en faire son obligé."
Quelques jours avant, le président déclarait aux Français qu'il avait bien la main sur son jeune ministre en assurant : "C’est entre nous, non pas simplement une question de hiérarchie - il sait ce qu’il me doit - mais une question de loyauté personnelle et politique."
Impertinent et populaire
Dans son entretien télévisé, Emmanuel Macron, qui ne se dit toujours pas candidat pour 2017 explique : "À mes yeux, le vrai clivage dans notre pays (...) est entre progressistes et conservateurs, c'est ce clivage que je veux rebâtir maintenant et je ne veux pas attendre 2017 (...) Je veux pouvoir construire une action commune avec toutes les bonnes volontés qui croient à ce progressisme pour le pays", conclut-il.
Cette posture est peut-être ce qui explique la popularité du jeune ministre impertinent. Dans un récent sondage, 38% des Français estimaient qu'il pouvait faire un "bon président" pour 2017.
- "En Marche" : "On veut former 300 coordinateurs, on a besoin de 4.000 volontaires", estime Guillaume Liégey, soutien actif d'Emmanuel Macron
- Emmanuel Macron "est devenu le cauchemar de tout le gouvernement", selon Alba Ventura
- Emmanuel Macron et François Hollande "devraient s'occuper de la France", estime Jean Glavany
- Emmanuel Macron loyal à François Hollande, dans la limite de sa liberté de parole