Les critiques se multiplient contre Emmanuel Macron, surtout après sa petite phrase prononcée à Athènes sur les "fainéants", les "cyniques" et les "extrêmes". Il y a sans doute chez le chef de l'État du mépris, de l'arrogance. Il est "un peu trop sûr de lui". Mais ce n'est pas une découverte. C'est lui. Il a l'arrogance du jeune homme à qui tout a réussi de manière fulgurante. Il ne répond pas aux codes classiques. Il y a même chez lui une absence de calcul qui le pousse à employer des mots trop forts et des paroles brutales qui, ne vous y trompez pas, ne dépasse pas sa pensée.
Quand il parle des "fainéants et des cyniques", l'Élysée explique que cela renvoie à l'immobilisme des anciens présidents Hollande, Sarkozy et Chirac. Sauf que dans la tête d'Emmanuel Macron, la liste des "fainéants et des cyniques" est bien plus longue en réalité. Quand il déclare que "la France n'est pas un pays qui se réforme, que les Français détestent les réformes", c'est ce qu'il pense profondément. Alors il le dit. Il pense qu'il a le droit de dire ce qu'il pense, et tant pis si ça ne plaît pas.
Cela lui joue déjà des tours. Pour l'instant, cette manière d'être "cash" n'est pas mise à son crédit (il n'y a qu'à regarder les sondages). Mais encore une fois, Emmanuel Macron n'est pas un politique traditionnel. Un politique traditionnel, par exemple, ça n'ignore pas les échéances électorales. Il va y avoir des élections sénatoriales le 24 septembre prochain. Cela n'a pas empêché Emmanuel Macron de supprimer les emplois aidés, de baisser les subventions aux collectivités ou d'annoncer pendant la campagne la fin de la taxe d'habitation pour une large part de Français l'an prochain.
Il y a chez Emmanuel Macron cette tendance à tout voir d'en haut
Alba ventura
Un politique traditionnel, avant les sénatoriales, ça ne touche surtout à rien, ça préfère attendre. Lui refuse d'attendre. Emmanuel Macron est-il "trop pressé" ? C'est l'avenir qui le dira. Mais plus que pressé, il y a chez Emmanuel Macron cette tendance à tout voir d'en haut. Macron est plus "macro" que "micro".
Quand il supprime les emplois aidés (ce que la droite a toujours revendiqué, au passage), il ne voit pas que ça va déséquilibrer des organisations, des réalités locales, dans des toutes petites communes qui n'ont pas l'aisance financière des plus grandes. Des petites communes dirigées par des maires qui votent aux sénatoriales.
Macron ne s'embarrasse pas de politique. Il n'a sans doute pas tort, sauf que la méthode peut paraître un peu trop radicale. C'est sans doute pour cela qu'il a rebâti la communication de l'Élysée. Parce qu'il a réalisé qu'il ne suffisait pas d'avoir raison d'en haut.
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