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Élizabeth Martichoux : "La réforme territoriale, quel gâchis !"

REPLAY - Manuel Valls va clarifier ce mardi 27 octobre les objectifs de la réforme territoriale devant le Sénat. Si l'ambition est belle, on a plutôt, au final, un rendez-vous manqué.

Elizabeth Martichoux
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Crédit : RTL.fr
Élizabeth Martichoux : "La réforme territoriale, quel gâchis !"
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Élizabeth Martichoux : "La réforme territoriale, quel gâchis !"
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Manuel Valls sera devant le Sénat mardi 28 octobre après-midi pour faire un discours, suivi d'un vote, sur les collectivités locales. Le Premier ministre va tenter de redonner du sens à la réforme territoriale, qu'il a qualifiée la semaine dernière, dans son interview au Nouvel Observateur, de "réforme la plus importante".  

En réalité, il serait tellement plus stimulant d'évoquer une grande et ambitieuse réforme de décentralisation qui redessine la France, la modernise avec audace et redécoupe les territoires selon une vision déterminée. Vous le sentez, vous, le souffle de cette grande loi qui va doper la croissance et rendre les collectivités plus efficaces ? 

Un grand flou

C'est donc une occasion manquée. Comme me le dit un haut responsable socialiste, dépité : "C'est tout raté". Officiellement, vous l'entendrez vanter les mérites du texte. Mais en "off", il l'avoue : "C'est dommage, on avait de l'or en barre". 


Il a manqué un cap et un pilote. Qui incarne aujourd'hui cette réforme ? La ministre de la Décentralisation Marylise Lebranchu ? Elle n'a pas réussi à s'imposer. André Vallini, secrétaire d'État à la Décentralisation ? Il ne s'est jamais remis de ne pas être Garde des sceaux, il n'a pas pesé malgré ses convictions. Dans ce dossier, il a manqué un Gaston Defferre, ministre de l'Intérieur obsédé par l'idée de libérer la province de la tutelle de Paris. 

Dans ce dossier, il a manqué un Gaston Defferre

Élizabeth Martichoux
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Defferre a fait voter une grande loi de décentralisation en 1981. Il avait tout de même dû batailler. Les centralisateurs gaullistes ne voulaient rien céder. Mais c'était plus simple à l'époque. La situation économique était naturellement  meilleure, et il y avait un bataillon d'élus locaux enthousiastes à l'idée de prendre en main les nouvelles collectivités.

Là, c'est le contraire. L'Assemblée des départements de France (ADF) - à majorité socialiste, c'est le comble -, n'a eu de cesse de torpiller le projet de suppression des départements. Elle n'avait pas envie de se faire hara kiri, on peut le comprendre. D'autant qu'on ne l'a pas consultée. On touche ici le principal défaut dans ce dossier : l'impression d'improvisation.