Un mois et demi après Vladimir Poutine, Emmanuel Macron reçoit Donald Trump. Le président américain et son épouse sont arrivés à Paris jeudi 13 juillet. Et comme pour le chef d'État russe, le président français a déroulé le tapis rouge au leader américain. Il poursuit son opération séduction. La Tour Eiffel, la cathédrale de Notre-Dame, les Invalides, avec la visite devant le tombeau de Napoléon et du Maréchal Foch, un tour de vedette pour les premières dames sur la Seine et puis les Champs-Elysées, vendredi matin, pour le traditionnel défilé militaire...
Pour quelqu'un qui ne connait pas la capitale, c'est un concentré du guide du Routard spécial "Paris" et, comme d'habitude, beaucoup d'images et pas beaucoup de son, à l'exception de la conférence de presse très formelle entre les deux chefs d'État. Emmanuel Macron a à cœur de mettre en scène ces visites internationales.
Et comme pour Vladimir Poutine, il utilise des situations qui mettent en valeur son hôte. C'était l'exposition pour le 300e anniversaire du Tsar Pierre le Grand à Versailles pour le président russe et, là, pour Donald Trump, c'est le centenaire de l'entrée des Américains dans la Grande Guerre. Il y a effectivement cette dimension de séduction, cette volonté de vouloir honorer son invité. Même s'il n'y a, évidemment, pas que du symbole.
Donald Trump est assez impopulaire chez nous. 63% des Français ont une mauvaise opinion du président américain, selon une enquête IPSOS pour Le Point. Mais dans le même temps, les Français approuvent à 53% l'invitation qui a été faite au président américain et, surtout, les Français applaudissent à 79% le défilé des troupes américaines et françaises sur les Champs-Élysées. Parce que d'abord, il y a l'idée que les Américains sont nos amis et que Donald Trump est avant tout le président des États-Unis. Ce n'est pas la personne, c'est la fonction qui prévaut.
D'autant que Donald Trump est dans une situation inconfortable avec l'affaire russe et le rôle de Moscou dans l'élection présidentielle américaine. C'est un président qui est moqué partout dans le monde, qui a besoin de se faire des alliés et qui a donc besoin d'Emmanuel Macron. Et inversement.
Avec le président des États-Unis, on a une multitude de sujets à évoquer, surtout dans la lutte antiterroriste avec les opérations militaires extérieures conjointe, la chute de Mossoul en Irak et ce qui va se passer à Raqqa en Syrie.... Et puis tout ce qui touche par ailleurs aux échanges commerciaux et bien évidemment l'accord sur le climat dont l'Amérique de Trump ne souhaite plus faire partie.
C'est pour cela que pour le président français, il n'est pas question d'humilier Donald Trump, ni de le tenir à l'écart. Emmanuel Macron veut traiter avec le président américain. Dans le jeu mondial, on ne peut pas faire sans les Américains comme on ne peut pas faire sans les Russes et sans les Chinois.
Emmanuel Macron se rendra d'ailleurs en Chine en fin d'année ou début d'année prochaine. En 8 mois, il aura rencontré les 3 plus grands leaders de la planète.
Alors, on peut reprocher au président français d'en faire des tonnes dans l'accueil de ses invités, aller jusqu'à parler d'"amitié" avec Trump, il s'agit bien sûr d'amitié franco-américaine. Il n'y a pas d'affect là-dedans, il n'y a que de la realpolitik.
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