Le premier tour des élections départementales, c'est dimanche 22 mars. La campagne officielle se termine ce vendredi soir, après plusieurs semaines de tractage, de tournées sur les marchés, de meetings et de joutes verbales. Qu'ont donc retenu les Français ? Direction l'Allier, un département communiste qui pourrait bien basculer à droite.
Les électeurs ont-ils les idées claires ? Ce n'est pas sûr. En revanche - et c'est quand même une bonne nouvelle -, tous savent qu'il y a dimanche un rendez-vous important. "Je sais qu'il y a des élections, mais ce n'est pas sûr que je vote. Cela va servir à quoi ? J'aimerais bien savoir à quoi ça sert", lâche une passante.
À quoi ça sert, un département ? Quelles sont ses compétences ? Le concept est encore un peu flou. "Est-ce que vous savez quel est le rôle du département ?", demande Anne-Marie à un administré. "Euh... à aider les gens !", lui répond ce dernier. Anne-Marie est candidate sans étiquette dans le canton rural de Gannat. Chaque marché du coin est l'occasion pour elle d'user de ses talents de pédagogue.
"Je parle du conseiller général qui va devenir conseiller départemental", explique-t-elle à son interlocuteur, qui demande : "Départementales, euh... Mais c'est droite ou gauche ?" L'élue lâche : "Non, non, mais on s'en fout de ça. On vous demande pour l'instant si vous savez ce que fait le département". Réponse négative de l'administré.
"Moi, j'ai horreur que les gens prennent des décisions sans connaitre", insiste Anne-Marie. Alors, sans relâche, elle explique, elle répète. Les routes, les collèges, la solidarité : c'est tout ça le département. En espérant une mobilisation ce week-end.
"Vous allez aller voter ?", demande Anne-Marie. "Euh, sûrement, sûrement, sûrement...", répond un homme sans grande conviction. La plupart des électeurs sont perdus et déçus. Ils attendaient des propositions concrètes lors de cette campagne.
C'est, par exemple, le cas de Chantal et Adeline, rencontrées sur le marché de Bellenaves. Elles espéraient qu'on leur parle de leur quotidien. Au final, pas grand chose. Rien sur les retraites, le chômage ou le pouvoir d'achat. "On ne nous parle que du Front national", peste Chantal. "Vous ouvrez la télévision. Dès qu'on entend Manuel Valls, il nous parle de ça. Il nous dit qu'il a peur du FN", ajoute-t-elle.
"On est sorti du domaine purement départemental. On est déjà en pré-présidentielle. On est à côté de la plaque !", clame Adeline.
Bernard, amoureux de son département, ne dit pas autre chose. On lui a dit et rabâché qu'il ne fallait pas voter Front national. Lui, il trouve cela un peu court.
"Moi j'attends qu'ils me proposent quelque chose, dit-il. On ne parle que du Front National. Le PS et l'UMP se tirent la bourre en se reprochant mutuellement que si le FN fait 30% au premier tour, ce sera la faute de l'autre (...) Ils ont le même argument. Ils n'ont rien à proposer, eux personnellement. Si le Front monte aujourd'hui, c'est à cause d'eux !"
"De toute façon, à quoi ça sert ?" : voilà la phrase entendue des dizaines et des dizaines de fois. Dimanche, ils seront certainement peu nombreux à se déplacer. Une chose est sûre : ceux qui feront l'effort le feront plus par devoir que par conviction.
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