Si le poste de ministre de l'Écologie est si difficile, c'est parce qu'il dérange beaucoup de monde. C'est un ministère qui veut changer la société et l'économie. Il bouscule des intérêts industriels.
Le tableau de chasse des lobbies est quand même impressionnant. En 2012, Nicole Bricq, ministre de Jean-Marc Ayrault, est débarquée au bout d'un mois seulement car elle voulait empêcher Total et Shell de forer des hydrocarbures en Guyane.
Un an plus tard, Delphine Batho critique le même premier ministre car il veut baisser son budget. Elle doit démissionner et met en cause les lobbies économiques.
Nathalie Kosciusko-Morizet a eu chaud en 2008 : elle a dû s'excuser car elle s'opposait aux fabricants d'OGM. Elle avait traité son ministre tutelle Jean-Louis Borloo de "lâche".
On ne peut rien faire, Madame le ministre : c'est le titre d'un livre de Corinne Lepage, qui est restée deux ans en 1995 au ministère. Un livre dans lequel elle dénonce les lobbies relayés par l'administration.
Déjà il y a quarante ans, Robert Poujade, le premier ministre de l'Environnement français, parlait du "ministère de l'impossible". Il faut une sacré personnalité pour tenir.
Jean-Louis Borloo a résisté deux ans et demi. Avec le Grenelle de l'Environnement, il a fait avancer beaucoup de lois, mais lui-même a vacillé quand il a fallu créer une taxe carbone.
Ségolène Royal avait le caractère pour résister. Elle a dû avaler des couleuvres aussi, comme l'abandon de l'écotaxe.
C'est un ministère difficile. Mais le réchauffement du climat, la pollution de l'air, les cancers liés aux produits chimiques, rappellent chaque jour qu'il est aussi devenu indispensable.
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