Voté en première lecture mardi 7 novembre à l'Assemblée nationale, le budget 2018 de la Défense, doté de 32,4 milliards d'euros, "prévoit une hausse historique de 1,8 milliard d'euros", a déclaré devant les députés la ministre des Armées Florence Parly. "C'est un effort inédit, le point de départ d'une remontée en puissance exceptionnelle, puisque chaque année ensuite, et ceci jusqu'en 2022, le budget du ministère des Armées augmentera de 1,7 milliard par an".
Malgré les louanges de la ministre Florence Parly certaines voix ont laissé entendre des "doutes" sur le premier budget de la Défense de l'ère Emmanuel Macron. Notamment chez les Républicains, le député Charles de La Verpillière, en reconnaissant que la hausse de 1,8 milliard était "bienvenue", a déclaré que "les députés LR éprouvent des doutes et des inquiétudes concernant en premier lieu l'exécution du budget 2017, après l'annulation de 850 millions de crédits inscrits à ce budget."
Avant de demander directement à la ministre des Armées : "Êtes-vous certaine, Madame la ministre, que cela ne va pas affecter les capacités opérationnelles" des forces armées ? "Cela réduit à peu de choses, reconnaissez-le, l'augmentation réelle de ce budget 2018", a-t-il ajouté.
Comme le rapporte Les Échos, de nombreux Sénateurs LR ont rappelé que la hausse de 1,8 milliard d'euros de budget en 2018 est en fait consommée d'avance. Notamment parce que des mesures prises en 2016 pour les militaires (embauches et primes) se traduiront pleinement à hauteur de 1 milliard dans le budget 2018, d'après le journal économique. Le "report de charges", ce qui aurait dû être payé en 2017 mais est décalé à l'année d'après, ne cesse d'augmenter. Il a doublé depuis 2010, dépasse 3 milliards d'euros depuis 2012 et devrait s'envoler à 3,5 milliards fin 2017, soit plus de 10 % du budget du ministère.
Le vote du budget 2018 survient quelques mois après la démission de l'ancien chef d'état-major des armées Pierre de Villiers. Il avait quitté son poste avec fracas le 19 juillet après avoir été recadré par Emmanuel Macron. Ce fait sans précédent sous la Ve République, avait pour origine des économies de 850 millions d'euros réclamés cette année aux armées, dans un contexte de restrictions budgétaires générales, que le gradé n'a pas accepté.
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