Ce qui est surtout incroyable c'est que François Hollande explique en juillet 2015 pourquoi il est opposé à la déchéance de nationalité, alors qu'il montera quatre mois plus tard à la tribune du Congrès de Versailles plaider l'inverse, et alors que les attentats contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher ont eu lieu six mois plus tôt. On savait qu'il n'y était pas favorable en 2010, lorsqu'il était dans l'opposition et que Nicolas Sarkozy proposait la déchéance de nationalité. François Hollande indiqué à l'époque que c'était une mesure "attentatoire à la tradition républicaine". Mais en 2010, il était surtout contre Nicolas Sarkozy.
Cinq ans plus tard, il a donc fait volte-face en l'espace de quatre mois. Un spectaculaire retournement. Si ce n'était pas aussi triste, on dirait "quelle agilité !". Le 15 juillet dernier, François Hollande s'entretient avec les deux auteurs du livre Le Pari (éditions Plon), les journalistes Charlotte Chaffanjon et Bastien Bonnefous. Il leur explique que "la déchéance de nationalité, ou l'indignité nationale, toutes ces choses de droite, sont de l'ordre du symbolique et n'apportent rien à la lutte contre le terrorisme".
Symbolique ? Pas efficace ? Mais c'est tout que sa gauche lui a reproché. Ce sont les mots de Christiane Taubira, et la raison pour laquelle la ministre de la Justice a démissionné. C'est "cette chose de droite, symbolique et qui n'apporte rien à la lutte contre le terrorisme" qui deviendra le 16 novembre 2015 l'alpha et l'oméga de son discours de Versailles. Comment voulez-vous être crédible lorsque vous ne décidez qu'en fonction des circonstances ? Comment voulez-vous inspirer la confiance lorsque tout n'est qu'improvisation, et inconstance ? Une mesure telle que la déchéance de nationalité, ça n'a de valeur que si vous y croyez. Sinon ça sabote la mesure.
C'est ce qui explique l'échec qui se profile au Sénat. Avec des sénateurs à majorité de droite qui, non contents de faire échouer François Hollande, affirment qu'ils voteront conformément à ce que le Président avait annoncé à Versailles. Et alors que le texte a été modifié par les députés à majorité socialiste qui l'ont voté de justesse, pour la plupart en se bouchant le nez. C'est l'impasse. C'est ce qui explique la colère de Manuel Valls mercredi 16 mars au Sénat. Il faut dire que dans cette affaire, le Président a mis fort mal à l'aise son Premier ministre.
Le livre de Bruno Le Maire Ne vous résignez pas, paru chez Albin Michel, effectue un très bon démarrage. Selon l'éditeur, 30.000 ont déjà été écoulés en quinze jours (un peu plus de 20.000, selon les statistiques de vente de livres). Notons qu'en un peu plus d'un mois, Christiane Taubira a déjà vendu 120.000 exemplaires de son ouvrage Murmure à la jeunesse.
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