Les sénateurs ont adopté mardi 22 mars leur propre texte sur la déchéance de nationalité. Un texte qui est différent de celui voté par l'Assemblée nationale. La révision constitutionnelle sur le sujet aura-t-elle lieu ? Il y a un moment où, lorsque les choses ne s'imposent pas, il faut laisser tomber. Ce projet sur la déchéance de nationalité aura plus fait parler de lui en raison de ses arrière-pensées politiques que ce pourquoi il avait été annoncé, c'est-à-dire le symbole : le symbole de la lutte contre le terrorisme et le symbole de l'union nationale.
C'est raté ! Les embrouillaminis et les jeux politiciens ont assez duré. D'ailleurs, selon les informations que RTL vous donnait mardi, Manuel Valls a déjà conseillé à François Hollande d'arrêter les frais. C'est l'impasse totale, il n'y a pas de scénario de sortie. Une nouvelle navette entre l'Assemblée et le Sénat ? C'est l'assurance de repartir dans des débats stériles qui viendront encore plus alourdir le climat. Un référendum ? Il serait à coup sûr perdu pour le Président, parce que les Français ne répondront pas à la question posée : ils diront simplement "non" à François Hollande.
La seule issue, c'est d'abandonner. Abandonner l'idée d'inscrire la déchéance dans la Constitution, et aller au Congrès avec la seule mesure qui convient à peu près à tout le monde, c'est-à-dire l'état d'urgence.
On aurait pu penser que les attentats de Bruxelles permettent de repartir sur des bases plus saines. Au contraire ! Vous avez vu certaines réactions. Vous avez vu la maladresse de Bruno Le Roux, le patron des députés socialistes, qui, une heure à peine après les explosions, écrit sur Twitter : "Attentats terroristes et protection de notre pays : la droite sénatoriale qui bloque la révision constitutionnelle est irresponsable". Il a depuis regretté ce message. Mais penser qu'après une tragédie pareille, le premier réflexe c'est le règlement de comptes politique, c'est honteux.
Non, les attentats en Belgique ne permettront pas de remettre sur les rails une mesure mal ficelée depuis des mois. Même si Gérard Larcher, le président du Sénat, et François Hollande ont rendez-vous ce mercredi soir pour essayer de trouver un terrain d'entente.
Ces attaques viennent surtout nous rappeler qu'il faut avancer, qu'il n'est plus temps de tergiverser, qu'il faut avancer sur le PNR - le fichier qui recense les données des voyageurs aériens -, qu'il faut avancer sur la fouille dans les gares et les aéroports, qu'il faut avancer sur la surveillance, qu'il faut avancer sur les portiques de sécurité. Et pourquoi pas, comme le propose Nathalie Kosciusko-Morizet, avancer sur la perpétuité effective pour les terroristes.
Oui ces attentats sont venus nous rappeler qu'il faut maintenant avancer sur des propositions concrètes et pas sur des propositions symboliques.
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