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Déchéance de nationalité : Alain Juppé assure qu'"il n'y a pas de contradiction" dans sa position

ÉCLAIRAGE - Alain Juppé juge le projet d'extension de la déchéance de nationalité inefficace. Pourtant, dans son livre "Pour un État fort", il réclame davantage de déchéances.

Alain Juppé le 5 novembre 2015
Alain Juppé le 5 novembre 2015
Crédit : ERIC PIERMONT / AFP
Ludovic Galtier
Ludovic Galtier
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Après avoir été applaudi des deux mains par les députés et les sénateurs le 16 novembre à Versailles, le projet de loi constitutionnelle de protection de la Nation divise les parlementaires. Ces derniers seront consultés le 3 février et l'exécutif a le plus grand mal à convaincre sa majorité qui dénonce une mesure de droite. À droite justement, tout le monde ne défend pas la même ligne. 

Dans le Journal du Dimanche du 3 janvier dernier, Alain Juppé s'est positionné contre l'extension de la déchéance de nationalité. Pour le candidat à la primaire des Républicains du mois de novembre 2016, cette mesure n'aurait qu'une efficacité "faible. Elle ne permettra pas de prévenir de nouveaux actes terroristes." Invité du 20 Heures de France 2 le lendemain, le maire de Bordeaux n'a pas manqué de rappeler sa position. Selon lui, cette mesure n'est que "purement symbolique et ne changera rien." 

Alain Juppé voterait le projet de loi s'il était député

Pourtant, dans son deuxième livre, Pour un État fort qui sortira en librairie le 6 janvier, le maire de Bordeaux souhaite "davantage de déchéances de nationalité pour les binationaux auteurs d'actes terroristes." Selon Le Monde, "seules huit personnes ont été déchues de leur nationalité pour ce motif depuis le début des années 2000". Le quotidien Libération a trouvé une explication à ces déclarations : le livre aurait été imprimé avant l'ouverture du débat sur la réforme constitutionnelle.

Le favori dans les sondages pour la présidentielle de 2017 a précisé qu'il ne voyait aucune contradiction dans ses propos. Il a indiqué que s'il était député, il voterait le projet de loi le 3 février. "Si le texte arrivait, je le voterais, à condition que l'on se tienne strictement aux termes et aux incriminations actuelles du code civil. Ça ne me choque pas", dit-il sur France 2. 

La déchéance utile pour les binationaux mais pas pour ceux nés Français ?

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Une version que confirme son conseiller spécial, Gilles Boyer. "La mesure existe pour les naturalisés et elle doit être utilisée. En revanche, il est inutile de l'étendre aux Français de naissance". La déchéance de nationalité serait-elle efficace pour les binationaux étrangers et pas pour ceux nés Français ? 

Pour l'heure, l'extension de la déchéance ne concerne que les binationaux nés étrangers et naturalisés ensuite mais le gouvernement a évoqué l'idée de déchéance pour tous, les binationaux nés Français et les Français eux-mêmes quitte à créer des apatrides"Mais j'entends des rumeurs selon lesquelles on pourrait étendre cela y compris à des mono-nationaux. Là je dis stop. La France (…) ne va pas se mettre en contradiction avec la Déclaration universelle des droits de l'Homme", prévient l'ancien premier ministre. 

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