Marine Le Pen propose de rebaptiser le Front national "Rassemblement national"
La présidente du Front national, dans son discours devant le congrès de son parti à Lille, dimanche 11 mars, a proposé à ses militants de renommer leur parti.

La présidente du Front national, dans le discours de clôture du congrès de son parti à Lille, dimanche 11 mars, a proposé à ses militants de renommer le FN "Rassemblement national". La présidente du FN, fraîchement réélue, va désormais organiser "un vote de tous les adhérents", a-t-elle insisté. Le résultat du vote ne sera pas connu avant six semaines, le temps que les militants se prononcent.
"Je me plierai à leur décision", a fait savoir Marine Le Pen, qui a salué le nom historique. "Ce nom 'Front national' est porteur d'une histoire épique et glorieuse que personne ne doit renier, a-t-elle lancé. Mais vous le savez, il est pour beaucoup de Français, même de toute bonne foi, un frein psychologique (...) pour nous rejoindre ou tout simplement pour voter", a justifié la patronne du FN.
Celle-ci dit vouloir, à travers ce "Rassemblement national", "porter un message clairement politique". "Pas question de changer notre emblème, la flamme", a par ailleurs fait savoir Marine Le Pen.
Une courte majorité favorable au changement
Samedi 10 mars, au premier jour du congrès annuel du FN, le porte-parole du parti Sébastien Chenu a dévoilé qu'une courte majorité seulement (52%) de militants frontistes s'est prononcée en faveur d'un changement de nom. Ils se rangent donc, en demi-teinte, derrière Marine Le Pen qui estime pour sa part que le nom "Front national", lequel renvoie notamment à l'époque de son père, a fait son temps.
"Si nous changeons le Front national, alors il faut aussi changer l'appellation" avait justifié début janvier la patronne du FN, remettant en question le nom historique du parti créé en 1972 par son père. "Si un nom contient une charge qui puisse susciter des craintes, ou (a) une charge émotionnelle qui soit trop forte, (...) alors il ne faut pas hésiter à se donner les moyens de la victoire", avait-elle déclaréé. Jean-Marie Le Pen, lui, voit là "une trahison" et conteste la validation du changement de nom.
"Il est possible qu'on aille vers quelque chose d'assez nouveau", prévoyait quelques heures plus tôt, ce dimanche 11 mars sur RTL, l'historien politique Jean Garrigues. "Le nom du parti doit incarner une stratégie, qui doit montrer une direction à suivre", estimait-il, s'interrogeant sur la conservation, ou non du terme "national" dans le nouveau nom.
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