Baptême du feu difficile pour la nouvelle ministre du Travail : le chômage a atteint un nouveau record en août avec 3,57 millions de demandeurs d'emploi en métropole. Malgré tout, Myriam El Khomri dit "y croire" malgré 20.000 chômeurs supplémentaires. Bienvenue au ministère du Travail, sur l'air du "je-vais-bien-tout-va-bien". En bon petit soldat, elle joue l'optimisme. Elle fait semblant de ne pas voir que le Président lui a fait un cadeau empoisonné. Elle fait surtout semblant de ne pas voir le calcul de François Hollande, qui apparaît au grand jour : avoir nommé une jeune femme pour annoncer de mauvaises nouvelles.
Comme si un visage frais et souriant, plutôt que des têtes de "sexa" (sexagénaires) chiffonnées, pouvait permettre de mieux faire passer ces mauvais chiffres du chômage.
Le sang neuf ce n'est pas magique. "Je ne suis pas magicienne", se défend Myriam El Khomri. Elle a raison. Parce qu'au ministère du Travail, ce n'est pas la magie qui opère, c'est plutôt la malédiction. Elle la troisième ministre du Travail de l'ère Hollande. Michel Sapin se plaignait d'être le "ministre du chômage". François Rebsamen a rendu les clés pour repartir à Dijon. C'est maudit. Et c'est surtout maudit pour François Hollande.
Depuis que le Président a parlé de l'inversion de la courbe, le chômage c'est le feuilleton mensuel pour les Français. Cela agit comme un métronome : tous les mois, la mauvaise nouvelle. Cela commence à sentir le roussi. L'opinion, lorsqu'elle ne croit pas en vous sur la question du chômage, ne croit pas en vous pour le reste.
Le chef de l'État peut encore espérer, mais l'heure tourne. François Hollande avait visiblement une boîte à outils bien remplie. Il a fait les contrats de génération. Il devait y en avoir 500.000, il y en à peine 50.000 signés. Il a fait les emplois aidés. C'est sans doute ce qui permet au chômage des jeunes d'afficher de meilleurs résultats, mais ce n'est pas suffisant. Il y a eu le CICE, le pacte de responsabilité à destination des entreprises.
Tout, cela on le voit, ne permet pas de lutter efficacement contre le chômage. Il y a donc urgence pour le président de la République à abattre d'autres cartes, et vite, plutôt que de croiser les doigts en attendant que ça finisse par payer.
Le nouveau livre de Philippe de Villiers risque de faire un peu de bruit. Son titre : Le moment est venu de dire ce que j'ai vu (Albin Michel). L'ancien député de Vendée ne se gêne pas pour rhabiller pour l'hiver (et au-delà) les trois principaux prétendants à la primaire présidentielle à droite :
- Nicolas Sarkozy, qu'il surnomme "Nicolas le lapin-tambour", totalement sous l'emprise de Patrick Buisson lorsque celui-ci était à l'Élysée ;
- François Fillon, son ami pourtant, qu'il décrit comme un "homme sans aspérité" ;
- Alain Juppé, qui fait partie des "élites aveugles".
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