Jean-François Copé clame de nouveau son innocence. Lundi 8 février, le député-maire de Meaux a été entendu par les juges d'instruction du tribunal de grande instance de Paris dans le cadre de l'enquête sur le financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012. Au cours de son audition, dont France 2 s'est procuré le procès-verbal, l'ancien président de l'UMP répète qu'il n'a jamais été mis au courant de l’explosion du plafond légal des dépenses de campagnes (22,5 millions d'euros) et des fausses factures payées par le parti à la société de communication Bygmalion et qui représentent environ 18 millions d'euros.
Face aux juges Serge Tournaire et Roger Le Loire, Jean-François Copé se montre catégorique : "Tout cela m'a été totalement dissimulé. Personne, je dis bien personne, ne m'a jamais fait, sur ce sujet, la moindre alerte". S'il concède que tout cela est "fou", l'ancien chef de l'opposition assure qu'il n'a pris connaissance des faits qu'en mai 2014.
C'est, selon lui, à cette date que Jérôme Lavrilleux, son collaborateur et directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy, lui a tout avoué sur le scandale : "Jérôme Lavrilleux m'a dit ne pas me l'avoir dit parce qu'il savait que je m'y serais immédiatement opposé - en cela il avait raison - et qu'il ne voulait pas créer un clash politique entre Nicolas Sarkozy et moi. Il a ajouté que les dépenses de campagne avaient filé tel un TGV qu'on ne pouvait pas arrêter".
Pourtant, le 27 avril 2012, la directrice des affaires financières de l'UMP lui signale par mail que le découvert autorisé par les banques n'est plus suffisant pour assurer les dépenses de la campagne. Il lui est alors recommandé de porter la limite à 52 millions d'euros. Néanmoins, Jean-François Copé martèle que "rien" ne lui semblait "inquiétant ou préoccupant" car il considérait que ces dépenses "correspondaient en toute légalité à des dépenses conformes au respect de la loi".
Enfin, Jean-François Copé dédouane également l'ancien chef de l'État, mis en examen dans cette affaire. "Je vais voir Nicolas Sarkozy pour l'informer de ce que je viens d'apprendre. Il m'indique ne pas en avoir été informé. Je lui ai donné la totalité des éléments dont je disposais ce jour-là (...) Je l'ai trouvé plutôt incrédule, sceptique sur la réalité des faits, alors que moi, je n'avais plus aucun doute", a assuré l'ancien patron de l'UMP, qui a pu ressortir libre de cette audition.
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