Les parlementaires peuvent-ils embaucher leurs proches ? Alors que les cinq candidats majeurs à l'élection présidentielle se préparaient minutieusement à s'affronter lors d'un débat inédit, la classe politique a une nouvelle fois été secouée par les révélations ébranlant Bruno Le Roux.
Lundi 20 mars à 19h25, la journaliste de Quotidien, Valentine Oberti, révélait les postes occupés par les deux filles du ministre de l'Intérieur alors qu'elles étaient encore lycéennes puis étudiantes. Les deux filles de Bruno Le Roux, aujourd'hui âgées de 23 et 20 ans, auraient cumulé 14 et 10 CDD chacune sur les périodes des vacances scolaires, entre 2009 et 2016, alors que leur père était député de la Seine-Saint-Denis. Une information confirmée par le principal intéressé lors d'un déplacement dans le Gard le 10 mars dernier : "Bien entendu, j’ai mes filles qui ont travaillé avec moi sur des étés, notamment, ou des périodes de vacances scolaires, mais jamais en permanence", a -t-il répondu au micro de Quotidien.
À ce moment là, Bruno Le Roux ne se doutait certainement pas de l'ampleur qu'allait prendre ces révélations. En plein "Penelope Gate", cette nouvelle affaire a plongé encore un peu plus le peuple français dans la défiance d'une classe politique dorénavant habituée aux scandales.
Pas question cependant pour le gouvernement actuel de laisser traîner les choses. À 00h19, alors que le premier débat de la présidentielle venait juste de s'achever, l'AFP a révélé une nouvelle étape dans cette affaire : Bruno Le Roux sera reçu dès le lendemain, mardi 21 mars, par le premier ministre Bernard Cazeneuve. Une seule question dorénavant : le ministre de l'Intérieur va-t-il pouvoir tenir la barre jusqu'à la fin du mandat de François Hollande ? Trois mois après sa nomination, cette convocation semblait déjà sonner le glas de son passage place Beauvau.
Des interrogations qui ont pris un sens tout particulier en début d'après-midi lorsque le Parquet national financier a décidé d'ouvrir une enquête préliminaire sur l'emploi des deux filles de Bruno Le Maire. Au fil des heures, l'étau n'a cessé de se resserrer autour de Bruno Le Roux alors que les investigations étaient confiées à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (Oclciff).
Surtout que pendant ce temps là, en toute discrétion, Bruno Le Roux rencontrait François Hollande, accompagné de Bernard Cazeneuve, à l'Élysée. Le chef de l'État, le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur ont discuté pendant trente minutes. Et si la teneur des propos n'a jamais fuité, les cadors du Parti socialiste n'ont pas hésité à prendre position faisant pesée encore un peu plus l'épée de Damoclès au dessus de Bruno Le Roux. Jean-Marc Ayrault, le ministre des Affaires étrangères, s'est dit favorable "à l'exemplarité et à la transparence" alors que Benoît Hamon, qui porte aujourd'hui les couleurs socialistes dans la course à l'Élysée, a esti