Après la polémique déclenchée par Emmanuel Macron sur la colonisation, Benoît Hamon a fait part de son désaccord sur RTL : "Je ne suis pas pour caractériser cela comme un crime contre l'humanité", a-t-il clairement dit à l'intention de son adversaire. "Parce que cela veut donc dire que l'on envisage qu'une cour pénale internationale puisse juger des Français pour crime contre l'humanité d'une part, et d'autre part que nous hissons cette blessure-là au niveau de la Shoah, du génocide rwandais, du génocide arménien. Je ne veux pas rentrer dans une forme de concurrence mémorielle. Je trouve que cette affaire est grave, lourde."
Le socialiste met toutefois en évidence un "fardeau, qui suppose que l'on exprime publiquement les regrets qui sont ceux de la République à l'endroit des peuples" opprimés, ajoutant qu'il serait prêt à aller jusqu'à des excuses. "Si vous regardez, le ministre des Anciens combattants, M. Todeschini, était à Sétif pour dire qu'il jugeait que la responsabilité de la France avait été grande dans ces massacres du 8 mai 1945 qui ont tué des dizaines, des centaines d'Algériens. Oui, il y a une démarche de la France qui assume ce qu'est la part sombre de l'héritage qui est le sien."
Cette démarche ne signifie pas pour autant, pour Benoît Hamon, de "renvoyer tous les pieds-noirs, tous les rapatriés à une responsabilité qui n'est pas la leur, en l’occurrence celle d'être des criminels contre l'humanité. Ce serait une folie." Benoît Hamon n'écarte pas l'hypothèse d'"exprimer des regrets". "Je verrai si c'est sous cette forme-là (les excuses, ndlr) que nous devrons agresser nos regrets aux peuples qui sont ceux d'Algérie, de Tunisie, du Maroc et tous les pays qui ont subi la colonisation, mais il me semble que nous devons regarder notre histoire en face."
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