Michel Sapin a présenté des nouvelles dispositions, ce lundi 23 novembre, afin de renforcer Bercy dans la lutte contre le terrorisme. Parmi les mesures, le ministre des Finances souhaite mieux encadrer les cartes prépayées. Selon les derniers éléments de l'enquêtes, les terroristes s'en seraient servis afin de préparer les attentats à Paris du 13 novembre dernier. Selon Nathalie Goulet, sénatrice UDI et co-présidente d'une commission d'enquête sur la lutte contre les réseaux jihadistes, "c'est le nerf de la guerre. Il y a les gros financiers et les gros financements avec le trafic d’œuvres d'art, le kidnapping, le trafic de pétrole et il y a les petits ruisseaux qui font les grandes rivières".
Ces cartes prépayées marchent sur "le même modèle d'une carte de crédit normal sauf qu'elle est anonyme. Vous pouvez en obtenir une dans les aéroports. C'est très pratique pour les enfants qui voyagent comme ça ils n'ont pas d'espèce et ils peuvent retirer de l'argent", ajoute-t-elle. Le coût de l'opération du Bataclan est estimé à 7.500 euros. "On avait évalué à 5.000 euros l'opération de Charlie. Ces petites sommes fonctionnent par des crédits à la consommation et des petits prêts (...) Les réseaux terroristes aujourd'hui utilisent exactement les mêmes réseaux que la grande délinquance financière, comme la drogue et le trafic d'armes", indique la sénatrice UDI.
Il faudrait complexifier le circuit en les rendant nominatives et les surveiller
Nathalie Goulet, sénatrice UDI et co-présidente d'une commission d'enquête sur la lutte contre les réseaux jihadistes
Faut-il interdire les cartes prépayées ? "Elles sont anonymes. Il faudrait complexifier le circuit en les rendant nominatives et les surveiller. Autre possibilité, les interdire. Il faut évaluer la situation. La grosse difficulté est que l'on découvre le problème avec une carte prépayée et on va légiférer. Ce qui est intéressant, c'est dévaluer les mesures avant. On aura par exemple le même problème avec le crowdfunding. C'est une petite source de financement. Ce mode de financement très souple et très moderne peut aussi être une source de financement pour des opérations moins charitables".
Michel Sapin a aussi annoncé que le Tracfin allait avoir accès à la liste des personnes fichées S. "C'est une avancée (...) Je ne pense pas que l'on ait perdu du temps. Mais on a pas pris le temps de prendre des propositions au sérieux et de les évaluer".
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