L'Allemagne se réveille avec la gueule de bois, au lendemain des élections législatives. Si le parti d'Angel Merkel a été élu avec 33% des voix, le parti d'extrême droite (AfD) réalise une percée historique avec 12,6% des voix. "C'est une victoire, c'est même une performance, car c'est la quatrième fois de suite qu'Angela Merkel gagne les élections législatives", déclare Alain Duhamel. En effet, la chancelière aura gouverné 16 ans. "Autre chiffre impressionnant : 75% des Allemands s'estiment contents de leur sort", précise l'éditorialiste. Cette victoire est cependant assombrie par le score du parti d'extrême droite, dans un pays traumatisé par son histoire. "C'est vraiment une triste victoire parce que la percée de l'extrême droite est spectaculaire (13%).
Cela signifie qu'en quatre ans, leur score a été multiplié par quatre. Dans l'ex Allemagne de l'Est, l'AfD atteint jusqu'à 20% et 24% en Saxe", poursuit Alain Duhamel. "Il faut entendre ce que disent leurs leaders, on a entendu le plus connu d'entre eux la semaine dernière, dire qu'il fallait 'être fier du comportement des soldats allemands pendant les deux guerres mondiales", dénonce le spécialiste politique. Selon lui, "cela signifie que l'Allemagne se banalise, qu'elle a à son tour de l'extrême droite comme presque partout en Europe maintenant. Cela signifie aussi qu'elle se droitise parce qu'Angela Merkela perdu 9 points et l'extrême droite a gagné 9 points", selon lui.
D'après l'éditorialiste, la coalition va être beaucoup plus difficile à obtenir. Lors de son précédent mandat, Angela Merkel avait une coalition avec le SPD, le parti social démocrate allemand. "Pour les SPD, la défaite est terrible. Ils ont leur plus mauvais score (20%) depuis que l'Allemagne est redevenue une démocratie", analyse Alain Duhamel. Il faut donc qu'Angela Merkel change de partenaire.
"Ce sera avec les Verts et les libéraux. En théorie, c'est possible puisque les Verts et les libéraux ont envie d'entrer dans une coalition. En pratique, ce sera difficile parce qu'ils ne peuvent pas se supporter et qu'ils ont de grandes divergences. Donc ce sera forcément, au minimum, une chancelière entravée", explique-t-il. Depuis le Brexit en juin 2016, l'Europe a pourtant besoin d'un nouvel élan, aujourd'hui incarné par le président français Emmanuel Macron, mais ce dernier a besoin d'une Allemagne constructive. "C'est lui qui incarne le nouvel élan en Europe, mais ce sera plus difficile", conclut Alain Duhamel
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