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Alba Ventura : "Manuel Valls est toujours à la recherche d'une majorité"

CHRONIQUE - Le Premier ministre a déclaré sa flamme à son parti dimanche 31 août à La Rochelle. Mais cela lui suffira-t-il pour se remettre le camp socialiste dans la poche ?

Alba Ventura
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L'invité de RTL - Alba Ventura
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Des universités d'été du PS après une folle semaine : cela avait tout l'air d'un piège pour Manuel Valls. Le Premier ministre a réussi à danser sur le volcan, mais des éruptions se préparent à l'Assemblée.

"Recherche majorité désespérément"

"J'aime les socialistes", a-t-il lancé dimanche 31 août devant les militants à l'université d'été du PS à La Rochelle, en écho à son "j'aime l'entreprise", très commenté, devant le Medef en milieu de semaine, tout en défendant une gauche du "réel" et qui "gouverne". 

Il a prononcé un discours cohérent, pugnace et habile. Il n'a pas abordé tous les sujets qui fâchent (les seuils sociaux, l'encadrement des loyers, le travail le dimanche...). Il a été ferme sans être dur. Il a surjoué juste ce qu'il fallait. De là à dire qu'il en est sorti renforcé, ça c'est la méthode Coué.

Manuel Valls a passé l'obstacle ? On ne en fait on ne le saura vraiment qu'au moment du vote de confiance, dans quelques semaines. Car même avec un beau et bon discours, c'est toujours "Recherche majorité désespérément". D'habitude, le premier ministre, c'est le chef de la majorité. Aujourd'hui, cela reste à prouver.

Taubira a toujours sa tête

Manuel Valls est au moins le chef du gouvernement. Mais il a fallu couper des têtes pour ça. Il n'a pas pu toutes les couper. Celle de Christiane Taubira est toujours sur ses épaules. Pourtant, la Garde des Sceaux n'a pas joué la solidarité à La Rochelle ce week-end. En fait, si : la solidarité avec les "frondeurs", pas la solidarité gouvernementale.

Chez Christiane Taubira ce week-end, il y avait quelque chose de : "Chiche si tu me vires !"

Ironie de l'histoire : il y a un an jour pour jour, à l'université du PS, le match qui se disputait à La Rochelle était celui entre Valls et Taubira, sur la peine de probation. La différence, c'est que Manuel Valls était ministre de l'Intérieur, pas Premier ministre.

Christiane Taubira s'en moque. Elle ne rentrera pas dans le rang. Elle ne sera pas sur la même longueur d'onde. Elle se sent forte par rapport au Premier ministre, parce que c'est le Président qui a voulu qu'elle reste. Voilà le problème du chef du gouvernement : il y a un Manuel Valls prêt à la rupture et un François Hollande qui le retient. 

La synthèse improbable

Peut-on imaginer que des socialistes puissent ne pas voter la confiance ? À l'Élysée aussi, on se pose la question. C'est pour cela qu'avant le week-end, on a téléguidé 200 députés anti-"frondeurs". Samedi, François Hollande a envoyé depuis Bruxelles un message aux socialistes : "J'ai besoin d'avoir un parti dans la majorité qui soit à l'unisson de ce que je propose". À l'unisson, cela veut dire en totale harmonie. Sauf que François Hollande ajoute : "Cela n'empêche pas le débat".

C'est tout François Hollande : il veut tout le monde à l'unisson, mais il veut aussi le débat. Ça, c'est la synthèse improbable, qui permet toutes les désinvoltures et tous les couacs, et qui autorisera peut être certains à ne pas voter la confiance au gouvernement. Le chef de l'État pense que les "frondeurs" ont plus à y perdre qu'à y gagner. Pour lui, un socialiste qui ne vote pas la confiance, c'est impensable. On verra...

En tout cas, cette ambiance ne peut pas continuer. Comme le dit le "premier flic de France", Bernard Cazeneuve : "Maintenant on la ferme, et on fait le job". Gaaarde à vous !

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