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Alba Ventura : "Christiane Taubira, le punching ball préféré de la droite"

CHRONIQUE - La réforme pénale, texte phare de Christiane Taubira, arrive à l'Assemblée nationale. On dit que les jours au gouvernement de la ministre de la Justice sont comptés. Un baroud d'honneur.

Christiane Taubira le 23 mai 2014
Christiane Taubira le 23 mai 2014
Crédit : AFP/JEFF PACHOUD
Christiane Taubira, le punching ball préféré de la droite
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Christiane Taubira, le punching ball préféré de la droite
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L'invité de RTL - Alba Ventura
Alba Ventura

C'est l'autre réforme du jour. Après la réforme territorialela réforme pénale arrive à l'Assemblée. Le texte, critiqué par la droite, ne fait pas vraiment consensus à gauche.

Taubira, terrain de jeu préféré de la droite

Au Palais-Bourbon, le débat s'annonce chaud avec l'opposition. Christiane Taubira, c'est le terrain de jeu favori de la droite. Depuis la loi sur le mariage pour tous, c'est leur punching ball préféré. Souvenez-vous, il y a encore quinze jours, l'épisode de la Marseillaise.

Sur la réforme pénale, les députés de l'UMP sont vent debout. Ils ont déposé 300 amendements. Ils n'attendent que ça : affronter la garde des Sceaux dans l'hémicycle, jouer le match "répression" contre "prévention", "autorité" contre "laxisme".

Seule contre tous : c'est un rôle qui plaît bien à Christiane Taubira. Elle a l'habitude d'ailleurs de provoquer régulièrement ses adversaires. Lundi 2 juin, dans le journal Le Parisien, elle en a remis une couche sur le droit de vote des étrangers ou sur la tenue d'états généraux sur la légalisation du cannabis. Cela peut agacer encore un peu plus la droite.

Pas de consensus à gauche

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Sur la réforme pénale, ça coince aussi chez les socialistes. Ce n'est pas tellement une opposition entre députés de gauche. C'est une opposition entre députés de gauche et gouvernement. Le problème, c'est que la ministre de la Justice a un peu joué contre son camp, contre le gouvernement.

La semaine dernière, elle a laissé les députés socialistes voter un amendement contraire au texte du gouvernement. Elle a laissé filer. Elle n'a rien dit.

L'amendement en question, c'est celui sur la "contrainte pénale". Un sujet sensible : c'est là que pointe l'accusation de laxisme portée par la droite. La "contrainte pénale", c'est cette mesure qui consiste à exécuter sa peine hors de prison pour des délits passibles de cinq ans de prison. Certains députés PS veulent l'étendre à tous les délinquants, condamné jusqu'à 10 ans de prison, ce qui inclut les auteurs d'agressions sexuelles sur mineur et les trafiquants de stupéfiants.

Cela est tout simplement inacceptable pour Manuel Valls. Cela l'était déjà l'été dernier : ça avait déjà donné lieu à une bagarre entre l'ancien ministre de l'Intérieur et la ministre de la Justice. À l'époque, François Hollande avait donné raison à Valls. 

Christiane Taubira a eu droit à un recadrage de la part du Président la semaine dernière, avec ordre de rectifier le tir. Mais chez certains socialistes, on ne l'entend pas de cette oreille. Il y a un risque pour le chef de l'État et pour le Premier ministre de subir un camouflet. Soit Taubira est très entêtée, soit elle a autre chose en tête. La tête ailleurs, peut-être.

La tête ailleurs

Les ministres ne se gênent pas pour dire qu'elle a envie de partir, qu'elle a l'air détachée, comme si elle avait pris de la distance. Tous racontent qu'elle était sur le point de partir lors du remaniement en mars dernier. Elle avait fait ses valises, mais elle a été retenue parce que Duflot plus Taubira, ça faisait beaucoup de "cautions de gauche" hors du gouvernement.

Fin juillet, en toute logique, la réforme pénale devrait être bouclée. L'occasion peut-être de prendre du champ. Lundi dans Le Parisien, Christiane Taubira disait : "Ma servitude à ma conscience est plus lourde que l'obéissance qu'on donne à un patron". En message simplifié : "Je fais ce que je veux. Ce qui compte, c'est d'être en accord avec moi-même". Valls est prévenu : pour la solidarité gouvernementale, on repassera.

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