Jean-Luc Mélenchon déplore l'interpellation de plusieurs salariés d'Air France, soupçonnés de violences à l'encontre de deux cadres du groupe. Il regrette les conditions de ces arrestations et s'en prend à Manuel Valls, "censé être socialiste" - le Premier ministre ayant condamné l'agression des deux dirigeants par des "voyous".
"C’est une honte, c’est une honte", réagit le cofondateur du Parti de gauche sur BFMTV ce mardi 13 octobre, après la prolongation des gardes à vue des salariés d'Air France. "Qu’est ce qu’ils ont fait ces gens, c’est des trafiquants de drogue ? des gens qui comptent se sauver avec de l’argent dans un paradis fiscal ?", interroge Jean-Luc Mélenchon.
"Moi je dis aux gens 'recommencez, il ne faut pas céder, il ne faut pas avoir peur'", assure-t-il. "Vous trouvez normal que dans la même entreprise où l’on met cinq types au bloc pour avoir arraché une chemise, vous trouvez normal que dans la même boîte le type se soit augmenté de 400% son salaire, parce qu’il est PDG ?", interroge-t-il. "C’est la France ici, c’est pas la monarchie. Donc on est dans un pays où il y a un minimum de dignité à reconnaître aux gens, non ?", estime le député européen. "Ces gens ont fait ce qu’il y a de normal dans une situation choquante. Ça ne veut pas dire que j’approuve".
Je veux bien aller en prison avec eux. Vous savez quoi, je vais y aller à leur place.
Jean-Luc Mélenchon
"Je suis avec eux. Vous savez quoi, je veux bien aller en prison avec eux. Vous savez quoi, je vais y aller à leur place, parce qu’ils ont des gosses à s’occuper et moi ça va, mes gosses ils sont élevés, je veux bien y aller à leur place", propose-t-il. "Moi je vais m’adresser aux gamins de ces cinq hommes et à leurs compagnes, je leur dis 'votre père est notre honneur, n’ayez pas peur. Ce ne sont pas des voyous, ce sont juste des gens qui ont défendu leur droit à leur emploi, à leur salaire", estime Jean-Luc Mélenchon.
Une pique adressée à Manuel Valls, qui a qualifié de "voyous" les agresseurs des dirigeants d'Air France. "On ne l'a pas entendu parler comme ça quand c'était Cahuzac, il n'a pas été dire 'C'est un voyou, il faut des sanctions lourdes'. Là il va du côté des patrons, il n'est pas censé être socialiste ?", ironise-t-il. "Le seul voyou, c'est celui qui parle comme ça". Et d'insister : "Il est socialiste. On est quand même censé être du côté du peuple quand on porte cette étiquette là".
On n'a pas été chercher M. Cahuzac dans son lit, on n'a pas été chercher M. Sarkozy dans son lit.
Jean-Luc Mélenchon
"On ne va pas chercher à 6h00 du matin dans leur lit des gens qui n'ont aucunement l'intention de s'enfuir. On n'a pas été chercher M. Cahuzac dans son lit, on n'a pas été chercher M. Sarkozy dans son lit. On n'a pas été chercher tous ces gens importants et puissants dans leur lit".
"Retenir cinq gars qui défendent leur emploi, une nuit entière, une journée entière, comme des voyous, vous savez bien que c’est un abus", estime-t-il encore. "Les puissants sont toujours les mêmes. Quand il s’agit des gens simples, tout est permis contre eux".
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