Les Mutuelles de Bretagne ont-elles bénéficié de subventions publiques ? Une perquisition a eu lieu au siège de l'entreprise, à Brest, le jour de l'ouverture d'une enquête préliminaire dans l'affaire immobilière impliquant le ministre Richard Ferrand. Cette perquisition s'est déroulée ce jeudi 1er juin, jour de l'annonce par le procureur de la République de Brest de l'ouverture d'une enquête préliminaire dans cette affaire révélée par la presse fin mai. L'enquête qui porte sur des soupçons de favoritisme a été confiée à la direction interrégionale de la police judiciaire de Rennes et devrait durer plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Le Conseil municipal de Brest ainsi que le Conseil général du Finistère auraient versé de l'argent public à la société, révèle BFMTV. Ainsi, 55.000 euros auraient été allouées à l'entreprises pour l'installation et l'équipement de locaux. Dans un premier document que s'est procurée la chaîne, "une demande de subvention adressée au Conseil général du Finistère, datée du 1er décembre, les Mutuelles de Bretagne disent tabler sur un coût total de 300.000 euros pour la création d'une 'nouvelle plateforme'", peut-on lire sur le site de BFMTV. C'est à ce moment que le Conseil général décide de verser 15.000 euros.
Un autre document, datant du 23 octobre 2012, indique que les Mutuelles de Bretagne auraient bénéficié d'une autre aide. 20.000 euros devaient permettre la "mise en place d'une plateforme unique de gestion des services brestois des Mutuelles de Bretagne, rapporte le site. Quatre mois plus tard, plus précisément le 12 février 2013, le Conseil municipal double cette aide. Ces 55.000 euros sont délivrés en trois documents".
Le porte-parole de La République En Marche Benjamin Griveaux a évoqué des pratiques "extrêmement courantes (...) On est tombé sur la tête dans cette affaire. C'est le président des Mutuelles de Bretagne qui a sollicité la ville de Brest, le Conseil départemental. Je rappelle que Richard Ferrand n'a jamais été élu à la ville de Brest. Au Conseil départemental, la subvention a été votée à l'unanimité par la commission permanente à la fin de l'année 2011 et Richard Ferrand n'était plus membre du Conseil départemental". Au micro de BFMTV, Benjamin Griveaux indique : "L'ensemble de ces pratiques sont extrêmement courantes. Les informations dont je dispose : c'est de la bureautique, des blouses, du matériel informatique".
L'ensemble de ces pratiques sont extrêmement courantes.
Benjamin Griveaux, porte-parole de La République En Marche
Richard Ferrand, ministre de la Cohésion des Territoires et secrétaire général de REM, est en difficulté depuis que Le Canard Enchaîné a révélé que les Mutuelles de Bretagne, dont il était directeur général, avaient décidé en 2011 de louer, à Brest, des locaux commerciaux appartenant à sa compagne pour ouvrir un centre de soins. L'association anticorruption Anticor a adressé une plainte contre X au parquet de Brest, sur le fondement du délit d'abus de confiance. Le parquet de Brest a ouvert une enquête préliminaire. Richard Ferrand, candidat à sa succession aux législatives dans le Finistère, a exclu de démissionner.
Benjamin Griveaux avait jugé le 24 mai que cette affaire n'avait "rien à voir avec la moralisation de la vie publique", chantier majeur du quinquennat, puisqu'il s'agit "d'argent privé". "[Si] vous voulez des gens qui viennent et qui ont eu une expérience dans le secteur privé, (...) vous pouvez leur faire tous les procès que vous voulez sur leurs 25 années et donc vous n'aurez jamais ni de députés ni de ministres qui viennent du secteur privé".
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