La campagne de second tour de l'élection présidentielle s'est accélérée hier avec la visite surprise de Marine Le Pen sur le site Whirlpool d'Amiens, où Emmanuel Macron, qui lui a succédé peu après, a reçu un accueil houleux avant de dialoguer longuement avec des salariés.
La candidate du FN s'est rendue à la mi-journée sur ce site promis à la fermeture, pendant que, à quelques kilomètres de là, Emmanuel Macron s'entretenait en ville avec des délégués syndicaux de l'entreprise.
"Je suis là au côté de salariés, sur le parking, pas dans des restaurants amiénois", a déclaré à la presse Marine Le Pen, qui s'est défendue de "faire un coup médiatique".
Accueillie par des sourires, elle s'est fait photographier pendant une dizaine de minutes avec des salariés, certains en pleurs, enchaînant les selfies.
Le candidat d'En Marche! a répliqué du tac au tac, annonçant sa visite dans l'après-midi auprès des salariés, en compagnie des représentants de l'intersyndicale. "Mme Le Pen fait de l'utilisation politique, puisqu'elle va haranguer des militants politiques sur un parking", a-t-il dit.
Il a été accueilli par des sifflets et des "Marine présidente", alors que des militants FN étaient restés sur place, avant de dialoguer pendant plus de 40 minutes avec des salariés.
"La fermeture des frontières, c'est une promesse mensongère", a notamment mis en garde le candidat, en leur promettant de revenir "rendre compte", en présence du journaliste François Ruffin, candidat de La France insoumise dans cette circonscription aux élections législatives.
Ce chassé-croisé fait monter d'un cran l'intensité autour de cette campagne de second tour. Les équipes des deux candidats ont présenté les affiches et slogans de cette nouvelle phase: "Ensemble, la France!" pour Emmanuel Macron, "Choisir la France" pour Marine Le Pen, chacun en veste bleue.
Emmanuel Macron a essuyé une nouvelle salve de critiques pour son début de campagne d'entre-deux-tours. "Je crois qu'il a pensé qu'il était déjà élu. Ce n'est pas si simple que cela", a dit le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis.
François Hollande a demandé aux membres du gouvernement de "s'engager pleinement dans la campagne".
A droite, François Baroin s'est dit "absolument convaincu" de pouvoir remporter les législatives et d'imposer une cohabitation à Emmanuel Macron si celui-ci accède à l'Elysée.
François Baroin a mis en garde contre ceux qui, chez Les Républicains (LR), iraient "à la soupe pour un petit poste" dans un gouvernement Macron.
Quant à Nicolas Dupont-Aignan, candidat Debout la France qui n'a pas encore annoncé ses intentions pour le second tour, il a "vocation à travailler" avec Marine Le Pen, a estimé le vice-président du FN, Florian Philippot.
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