Les hydrologues et les spécialistes des inondations disent tous qu'il va falloir s'habituer à connaître des crues de plus en plus fréquentes. Les climatologues prévoient plus de pluie l'hiver.
Un chiffre très important ensuite : dans le bassin Seine-Normandie, 4,8 millions de personnes habitent en zone inondable (un quart de la population). On ne peut pas reloger tout le monde ailleurs. Donc il faut s'adapter.
Déjà, il faut construire intelligemment. C'est possible. Le meilleur exemple en France est un quartier de Romorantin, au bord de la Sauldre. Il a été conçu pour que l'eau circule, s'échappe. Les appartements et les trottoirs ont été surélevés. Il a été inondé en 2016. Les dégâts ont été minimes.
Ensuite, quand on reconstruit - ça va être le cas en Normandie -, il faut le faire autrement : choisir des matériaux mieux adaptés, déplacer les compteurs électrique au premier étage. Cela coûte plus cher. Il faudrait que ce soit pris en compte dans les indemnisations.
Enfin, peut-on éviter les crues ? Cela semble difficile. On peut construire des digues, mais c'est aussi dangereux. Une digue qui cède, et les dégâts sont encore pire. Pour stocker l'eau, il est envisagé de construire un cinquième bassin de rétention en amont de la Seine. Mais ça ne fera gagner que quelques dizaines de centimètres.
La solution radicale pour éviter la fameuse grande crue de 1910, et pour protéger Paris, ce serait de barrer la Seine et d'inonder des zones rurales, des villages. Mais la société est-elle prête à l'accepter ? Ce serait le seul moyen de limiter les dégâts dans la capitale, qui ont été évalués, en cas de crue majeure, à 60 milliards d'euros.