Gérard Mestrallet, le patron de GDF Suez, au Cameroun après l'enlèvement d'un de ses employés
Le patron de GDF Suez, Gérard Mestrallet, s'est rendu à Yaoundé pour y rencontrer le personnel de l'entreprise, après la prise en otages d'un employé français du groupe et de sa famille dans le nord du Cameroun, a annoncé le groupe vendredi.
Dans quel état d'esprit avez-vous trouvé vos collaborateurs
?
" Ils sont sous le choc évidemment… l'émotion est
profonde et immense… je suis venu ici porteur du soutien tout entier du Groupe…
ils ne sont pas inquiets parce qu'ils sont à Yaoundé, ici à Yaoundé on n'a pas
le sentiment de danger… évidemment c'est différent au nord du pays… je tiens à
dire que ce qui s'est passé était difficilement prévisible, il n'y avait jamais
eu d'enlèvements au Cameroun… qui restait jusqu'à présent un havre de
tranquillité unique dans cette partie de l'Afrique…"
Est-ce que vous leur avez demandé de ne plus se rendre dans
le nord du pays ?
" Absolument, de toute façon les instructions ont été
données par les autorités françaises… nous sommes en relation quotidienne avec
l'Ambassadeur de France et ses services… et les consignes de l'Ambassade de
France et du Ministère des Affaires Etrangères deviennent immédiatement nos
consignes…"
Avant cette prise d'otage, le groupe avait-il fait l'objet
de menaces ?
"Absolument aucune menace, c'était totalement imprévu,
difficile à prévoir et même imprévisible parce que le Cameroun est en paix avec
ses voisins et que les communautés chrétiennes et musulmanes cohabitent sans
aucun problème depuis très longtemps au Cameroun."
Comment avez-vous jugé le couac de communication du
gouvernement ?
"J'ai été en contact avec les familles… je dois vous
dire qu'ils traversent cette période difficile notamment avec ces aller-retour
d'optimisme et de pessimisme avec beaucoup de dignité, de courage et je
voudrais leur rendre hommage…"
Les camerounais vous semblent-ils pessimistes quant à une
issue favorable ou est-ce qu'ils se gardent de tout pronostic ?
" les autorités camerounaises font le maximum pour
retrouver les otages, pour ce qui concerne leur sentiment je ne peux pas en
dire plus…"
Est-ce qu'ils font un lien entre cet enlèvement et
l'opération des forces françaises au Mali ?"Il est impossible de dire quoi que ce soit, tant que
les ravisseurs ne se sont pas identifiés on ne peut rien dire. Ce que je peux
souligner c'est que la coordination entre les autorités camerounaises, les
autorités françaises et les autorités nigérianes fonctionne très bien… j'ai été
frappé par leur engagement extrêmement fort , leur volonté absolue de tout
faire pour retrouver les otages et de le faire en lien parfait avec les
autorités françaises et nigérianes…"