Alors que le procès d'un ancien militaire soupçonné de préparer un attentat contre la communauté juive en 2020 s'ouvre ce mercredi 26 janvier à Paris, la mouvance qui mêle néonazis et complotistes est dans le collimateur les services de renseignement.
C'est une information RTL que l'on vous donne ce mercredi matin : 1.300 militants radicaux sont désormais fichés S, ce qui veut dire qu'ils sont activement suivis, notamment par la DGSI, afin de contrer toute velléité de violence. Le chiffre est en nette augmentation depuis quelques années, car la menace s'est diversifiée.
Il y a le noyau dur ancien et bien connu constitué des groupuscules néonazis, identitaires ou royalistes, adeptes des coups d'éclats rares, mais au grand jour, particulièrement dans les manifestations. S'est greffée ces dernières années une mouvance tournée plutôt vers l'action clandestine sur fond de complotisme et de défiance sanitaire. Le tout porté par un climat politique favorable, souligne un ponte des services et c'est cela qui inquiète les renseignements.
Depuis des années, des camps de survie se multiplient, treillis et fusil à la main, pour s'entrainer au tir ou à la vie clandestine. Au sein de ces groupes, les messageries cryptées et les noms de code sont la norme. Des armes circulent également et une cache de près de 200 pièces a été découverte récemment, appartenant à un militaire.
Le fond idéologique est commun à l'extrême-droite. Diatribes anti-juives, racisme, dénonciation des élites sont de mise et voient s'ajouter le complotisme anti-vaccins en période de crise sanitaire, la haine envers le président de la République Emmanuel Macron ou encore l'admiration envers certains terroristes comme l'Australien Brenton Tarrant, auteur d'un double attentat contre des mosquées en Nouvelle-Zélande, en 2019.
Mais il ne faut pas se tromper. Toutes les mouvances ne fomentent pas des attaques, loin de là. Mais malgré tout, huit projets ont été déjoués ces dernières années par l'antiterrorisme, dont le coup d'État du complotiste Rémy Daillet, qui a recruté plusieurs dizaines de partisans. Dans ce dossier, 14 personnes ont été mises en examen, tous patriotes revendiqués plongés dans la radicalité.
Une femme, durant sa garde à vue, a fait part de ses convictions délirantes. Selon elle, des sacrifices d'enfants ont lieu dans des tunnels routiers près de Paris et des puces espionnes sont cachées dans les vêtements Décathlon. D'autres déclarent aux juges qu'ils ont perdu pied pendant le confinement. La crainte profonde des services de renseignement, c'est qu'un individu plus exalté ou plus fragile ne passe véritablement à l'acte.
Aujourd'hui, on ne peut pas dire que l'ultradroite dépasse la menace jihadiste. Un seul chiffre illustre cette différence : le parquet anti-terroriste a ouvert onze enquêtes sur l'ultradroite depuis 2017, contre 48 rien qu'en 2021 pour le terrorisme islamiste.
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