Depuis
le 22 septembre, l'armée Syrienne prorégime et l'aviation russe ont lancé une
offensive terrestre et des bombardements sans précédent sur Alep, ville symbole
du conflit syrien. Des bombardements contre les civils d'Alep-est, la partie de
la ville contrôlée par les rebelles, que François Hollande a qualifié dimanche 9
octobre de "crimes de guerre".
Dans
une interview donnée à la chaîne TF1, Vladimir Poutine a répondu mercredi 12
octobre à ces accusations. "C'est de la rhétorique
politique qui n'a pas beaucoup de sens et ne tient pas compte des réalités en
Syrie". Le président russe a ajouté qu'il était "convaincu que ce sont les
Occidentaux et en premier lieu bien sûr
les États-Unis, qui sont responsables de la situation qui s'est formée dans la
région en général et en Syrie en particulier."
Pour le président russe, c'est l'intervention des puissances occidentales dans la région et la destruction des "structures étatiques" des pays par ces mêmes puissances qui ont conduit à la situation. L'intervention russe en Syrie est donc une réponse à la "menace terroriste" et même si Daesh n'est pas présent à Alep, Vladimir Poutine pointe du doigt "le Front Al-Nosra, une organisation (qui) a toujours été considérée comme une branche d'Al-Qaïda et qui fait partie de la liste des organisations considérées comme terroristes par les Nations unies".
Et pour Vladimir Poutine, il s'agit de ne "pas permettre aux terroristes d'utiliser des civils et de s'en servir comme des boucliers humains. Et nous ne pouvons pas leur permettre de faire du chantage au monde entier en capturant des otages, en tuant des prisonniers, en les égorgeant. Si nous voulons aller au bout de la lutte contre le terrorisme, il faut combattre les terroristes et non pas se laisser faire, plier ou battre en retraite".
Le chef du Kremlin devait venir en visite à Paris le 19 octobre, une visite qu'il a annulée évoquant "les divergences et c'est un euphémisme sur ce qui se passe en Syrie et notamment autour d'Alep. Ce n'est pas qu'on a refusé de venir, on nous a simplement fait comprendre que le moment n'était pas le plus opportun."
François Hollande avait demandé à ce que la visite du président russe en France soit assortie d'une conversation sur la Syrie. Malgré leurs échecs patents pour mettre fin à la guerre en Syrie, les États-Unis et la Russie se retrouvent ce week-end en Europe, avec des puissances arabes et européennes, pour tenter d'arracher un énième cessez-le-feu.