Mardi après-midi, un policier de North Charleston a été arrêté pour meurtre, dans un contexte de tensions raciales particulièrement exacerbées. Michael Thomas Slager aurait en effet assassiné de huit balles dans le dos un homme noir, Walter Scott, comme le rapporte le Washington Post.
L'officier aurait été identifié après la diffusion d'une vidéo le montrant en train de tenir en joue l'homme noir d'une cinquantaine d'années prenant la fuite avant de s'écrouler à la suite de huit coups de feu. Cet événement aurait eu lieu après un banal contrôle routier, l'un des feux du véhicule de l'homme ne fonctionnant plus.
Si toute la lumière n'a pas encore été faite sur les circonstances du tragique événement, le policier a justifié son geste expliquant avoir craint pour sa vie après que Walter Scott lui a volé son Taser au cours d'une bagarre. De son côté, le New York Times fait état d'un scénario divergeant, dans lequel le policier aurait déjà été l'auteur d'un coup de taser avant de mettre fin aux jours de sa victime qui tentait de prendre la fuite.
Présent lors d'une conférence de presse spéciale en compagnie du maire de la ville, Eddie Drigers, le chef de la police de North Charleston, a indiqué "qu'à la vue de la vidéo et de la mauvaise décision, l'officier sera inculpé pour assassinat", concluant son allocution par la description d'un "jour tragique".
Le policier, qui risque la peine de mort ou 30 ans d'emprisonnement, a été transféré au centre de détention du comté de Charleston, a précisé la police dans un communiqué. Dans le mandat d'arrêt visant le policier et que l'AFP s'est procuré, il est indiqué que "Thomas Slager (...) a illégalement et avec préméditation tué la victime".
Cet incident intervient dans un contexte déjà tendu et risque de raviver les tensions raciales aux Etats-Unis, déjà secoués par de nombreux cas d'hommes noirs abattus ou brutalisés par des policiers blancs. La mort début août à Ferguson (Missouri) d'un jeune Noir non armé, tué par un policier blanc, avait provoqué des manifestations dans tout le pays pour dénoncer les violences policières à l'encontre des Noirs.
Barack Obama, premier président noir des Etats-Unis, avait lui-même affirmé dans une interview à la radio que ce qui se passait à Ferguson "n'est pas un incident isolé". La Maison Blanche avait alors recommandé que des changements en profondeur aient lieu au sein des forces de police américaines, pour améliorer les relations entre les minorités et les forces de l'ordre. Un bureau du ministère de la Justice dédié à améliorer les relations entre les policiers et la communauté noire (Cops) a notamment été créé.
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