250.000 morts et des millions de réfugiés. C'est le résultat de quatre ans et demi de conflit en Syrie. Dix-sept ministres des affaires étrangères se sont réunis dans un grand hôtel de New York vendredi 18 décembre. Et après de longues discussions, ils ont fini par trouver un accord sur un projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU.
Dans ce texte, les ministres demandent à l'ONU d'organiser des "négociations formelles sur un processus de transition politique de manière urgente, avec pour objectif de commencer ces discussions au début janvier 2016". Le secrétaire d'État américain John Kerry, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et l'émissaire de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura ont dû rassembler des positions très différentes.
Reste maintenant à faire adopter ce projet de résolution par le Conseil de sécurité de l'ONU. Cela reviendrait à entériner la "feuille de route pour la Syrie" établie à Vienne et qui vise à un cessez-le feu et un règlement politique du conflit.
"Le pas le plus important à faire est de continuer d'avancer vers un réel cessez-le-feu entre les groupes de l'opposition armée et les forces de sécurité du régime d'Assad", avait précisé le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier avant la rencontre.
Mais la principale coalition de l'opposition syrienne a estimé que l'objectif de parvenir à un cessez-le-feu début janvier n'était pas réaliste. Najib Ghadbian, représentant à l'ONU de la Coalition nationale syrienne, a demandé "à peu près un mois" pour préparer les pourparlers de paix, qui se tiendraient en parallèle au cessez-le-feu. La Coalition a également demandé que la Russie cesse ses bombardements, dans le cadre du cessez-le-feu.
Le sort du président Bachar al-Assad demeure le principal obstacle à une sortie de crise. Le président Obama a réaffirmé vendredi que Bachar al-Assad devait partir, mais la veille, le porte-parole du département d'Etat John Kirby, avait précisé que son sort ne figurerait pas dans le communiqué final de New York vendredi soir.
Ryad a réuni la semaine dernière une centaine de groupes d'opposants syriens qui ont accepté de négocier avec le régime de Damas, tout en exigeant le départ de Bachar al-Assad dès le début d'une éventuelle période de transition politique. Ces opposants ont élu jeudi 17 décembre Riad Hijab, un ancien Premier ministre ayant fait défection, comme leur coordinateur général.
Il s'agissait de la troisième rencontre du Groupe international de soutien à la Syrie depuis fin octobre. Sont représentés États-Unis, Russie, France, Royaume-Uni, Turquie, Arabie saoudite, Qatar, Émirats arabes unis, Oman, Liban, Jordanie, Chine, Egypte, Allemagne, Iran, Irak et Italie, ainsi qu'ONU, UE, OCI et Ligue arabe.
En novembre, la feuille de route de Vienne a fixé quatre objectifs clés : une rencontre à compter du 1er janvier entre représentants de l'opposition et du régime de Damas, un gouvernement de transition dans les six mois, des élections dans les 18 mois et un projet de cessez-le-feu.
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