Pour ses avocats, c'était un procès politique. La Française Mélina Boughedir a été condamnée ce dimanche 3 juin à 20 ans de prison par la cour criminelle de Bagdad, en Irak, pour appartenance à l'État islamique. La jeune femme de 27 ans, mère de 4 enfants, a écopé de la peine d'emprisonnement maximale, mais a échappé à la peine de mort.
Quelques minutes après la fin du procès, RTL a pu s'entretenir avec l'un de ses avocats français, William Bourdon, qui avait le déplacement en Irak. "On a le sentiment que c'était plié", dénonce-t-il, jugeant l'audience qui n'a pas duré plus d'une heure "expéditive".
"Ce qui est très important c'est que cette femme a été condamnée sur la base d'un dossier considéré comme vide il y a quelques mois, sur la base des conclusions d'un juge enquêteur qui a considéré qu'il n'y avait aucun élément matériel prouvant une collaboration quelconque avec Daesh par un même juge. C'était le même juge !", s'indigne Me Bourdon.
"Quand avec le même dossier, sans élément nouveau, le dossier est considéré comme très convaincant trois mois après, il n'y a pas besoin de faire un effort d'imagination pour comprendre que l'aspiration de la décision n'est pas judiciaire mais politique" fustige-t-il.
Croit-il au rapatriement de sa cliente en France ? "Pour l'instant c'est un scénario un peu de fiction", reconnaît William Bourdon, qui dénonce une "influence très forte de la France sur le thème de 'vous la gardez à tout prix'".
"Sur le papier, un recours peut prospérer mais compte-tenu du contexte politique je ne suis pas sûr qu'il y ait des raisons d'espérer grand chose d'une nouvelle décision de la justice irakienne", confie-t-il, résigné. "Nous, nous espérons qu'elle rentre en France, elle est Française. Il n'y a rien d'illégitime, bien au contraire, à ce que la justice française s'empare de son dossier", conclut l'avocat.
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