Le Venezuela fait face à une crise économique et politique sans précédent. Chaque jour, des mesures plus impopulaires que les autres sont présentées, et la situation s'avère désormais "explosive", annonce Isabelle Dath. Elle rapporte : "Tout est rationné à commencer par l'électricité, coupée tous les jours pendant quatre heures sur le coup de midi, y compris dans les centres commerciaux et les boutiques d'alimentation. Autant vous dire que nombreux sont ceux à mettre la clef sous la porte, à moins d'ignorer totalement ce qu'est la chaîne du froid".
Le président Nicolas Maduro est décrié, et ses pointes d'humour - comme ce conseil aux femmes d'abandonner le sèche-cheveux car elles sont plus jolies quand elles se peignent avec leurs mains - passent mal. Les produits de première nécessité se payent "à prix d'or", ajoute l'éditorialiste. Les prix ont bondi de 720%.
"Le pays n'a plus les moyens de payer leur importation et en est réduit à appeler à l'aide internationale pour éviter la famine", poursuit Isabelle Dath. Les écoles sont closes le vendredi, les fonctionnaires vont inaugurer la semaine de deux jours (lundi-mardi) et le pays va changer de fuseau horaire pour gagner 30 minutes de soleil. Cette situation est le résultat du phénomène El Nino qui "a mis à l'arrêt les principales centrales hydrauliques du pays" et la chute du cours du pétrole. Le brut rapportait 96% des devises du Venezuela.
"Pas un sou n'a été mis de côté" quand l'industrie pétrolière était au plus haut sous Hugo Chavez, poursuit encore la journaliste. Le président Maduro est sous pression. Des émeutes éclatent et un régime de cohabitation est installé depuis la victoire de l'opposition aux législatives il y a quatre mois. L'opposition, justement, espère mettre en place un référendum révocatoire à l'encontre du chef d’État d'ici novembre.
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