Le candidat républicain et la candidate démocrate à l'élection présidentielle américaine se sont affrontés en débat pour la deuxième fois de la campagne, à moins d'un mois du scrutin. Une rencontre d'une virulence inédite dans l'histoire de la politique américaine, qui a parfois viré au pugilat, donnant lieu à des attaques personnelles l'un envers l'autre.
Une joute verbale qui a quand même tourné à l'avantage de l'ancienne secrétaire d'État Hillary Clinton, puisqu'au terme du débat, 57% des personnes interrogées pour une enquête CNN/ORC ont été convaincus par sa prestation, contre 34% des sondés qui se sont prononcés pour Donald Trump. À l'issue du premier débat, près de 62% des personnes sondées avaient également estimé que Hillary Clinton s'en était mieux tirée que son adversaire républicain.
Ce sont quelques phrases qui ont fait couler beaucoup d'encre ces derniers jours, et ont placé Donald Trump dans une situation délicate. Vendredi 7 octobre, la chaîne de télévision NBC News et le journal le Washington Post ont conjointement publié une vidéo montrant Donald Trump en 2005, se vanter d'un comportement dégradant envers les femmes, relevant du harcèlement sexuel. "Je ne crois pas que vous ayez compris", a-t-il déclaré. "Il s'agissait de discussions de vestiaires. Je n'en suis pas fier, je me suis excusé auprès de ma famille et des Américains", a-t-il répondu à Anderson Cooper, le modérateur du débat qui l'avait accusé de s'être "vanté d'avoir agressé sexuellement des femmes". Hillary Clinton, de son côté, a déclaré que la teneur des propos du milliardaire ne l'avait pas étonnée. "Il est évident que pour tous ceux qui l'ont entendu que c'est tout à fait lui". "Nous l'avons vu insulter des femmes, nous l'avons vu noter les femmes, sur leur apparence, les classer de un à dix. Nous l'avons vu embarrasser des femmes".
Le débat a ensuite glissé sur un sujet moins favorable à la candidate démocrate : l'affaire des emails privés d'Hillary Clinton, non publiés par négligence, défend-elle, alors qu'elle était à la tête de la diplomatie américaine. En cas d'élection à la présidence des États-Unis, Donald Trump a promis de faire la lumière sur cette affaire. "Si je gagne, je vais donner l'ordre à mon ministre de la Justice de nommer un procureur spécial pour faire la lumière sur votre situation, parce qu'il n'y a jamais eu autant de mensonges, autant de choses cachées". Ce à quoi Hillary Clinton a rétorqué que c'était "vraiment bien que quelqu'un ayant le tempérament de Donald Trump ne soit pas chargé des lois de notre pays". "Parce que vous seriez en prison", a répliqué Donald Trump.
"Jamais dans l'histoire de notre pays nous sommes nous retrouvés dans une situation où un adversaire, un pouvoir étranger, fait tant d'efforts pour influencer le résultat de cette élection", accuse Hillary Clinton, dans la prolongation des accusations proférées par Washington vendredi 7 octobre, affirmant que Moscou essayait d'interférer dans le scrutin, en faveur du magnat de l'immobilier. De son côté, le Kremlin a qualifié ces affirmations de "foutaise".
Malgré les piques incessantes lancées l'un à l'encontre de l'autre, au terme d'une heure et demi de débat, un spectateur a demandé aux deux tribuns de citer un point positif dans leur adversaire. Hillary Clinton a cité les enfants de Donald Trump, "incroyablement capables et dévoués, et je pense que ça en dit long sur Donald". Adouci, Donald Trump a répondu à l'égard de Hillary Clinton qu'elle "n'abandonne pas, elle ne lâche jamais et je respecte cela, je le dis franchement", assurant qu'il est "en désaccord avec la plupart de ce pour quoi elle se bat, mais c'est une battante", avant que les deux candidats ne se serrent finalement la main, ce qu'ils n'avaient pas fait avant le débat.
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