Le Premier ministre David Cameron va pouvoir défaire ses valises au 10, Downing Street. Les chiffres officiels confirment la large victoire du Parti conservateur. Celui-ci a remporté au moins 326 sièges lors des élections législatives à la Chambre des Communes, ce qui lui assure la majorité absolue après l'annonce des résultats de 643 des 650 circonscriptions britanniques ce vendredi 8 mai.
Conforté par un résultat aussi surprenant qu'inespéré, le leader des Tories devait rencontrer la reine Elizabeth II au palais de Buckingham en milieu de journée, pour recueillir son assentiment formel en vue de former le prochain gouvernement.
Le dirigeant conservateur va donc pouvoir effectuer, sans avoir recours à une coalition, un second mandat. Il compte poursuivre sa politique d'austérité, pour rétablir l'équilibre des finances publiques du pays et organiser un référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne. Un scrutin qui devrait pâtir du raz-de-marée réalisé par le SNP en Écosse et réveille le spectre du "Brexit".
La sortie de la Grande-Bretagne de l'UE est devenue vendredi un enjeu majeur après la victoire électorale de David Cameron et ses partenaire européens se préparent à deux années de difficiles négociations au cours desquelles ils vont signifier à Londres leur refus de payer le prix fort pour son maintien dans le club.
Les indépendantistes du SNP ont raflé 56 des 59 sièges de députés en jeu dans leur région autonome, jusqu'ici considérée comme un fief travailliste inexpugnable.Le triomphe du SNP est symbolisée parl'élection de Mhairi Black, une étudiante de 20 ans qui devient la plus jeune députée de Westminster depuis 1667, aux dépens du député sortant et cadre du Labour Douglas Alexander.
De son côté, le grand perdant des élections Ed Miliband a annoncé sa démission de la tête du Parti travailliste. Bien que confortablement réélu dans sa circonscription de Doncaster, dans le nord de l'Angleterre, Ed Miliband, 45 ans, a senti le vent du boulet alors que son parti devrait se contenter de quelque 230 sièges, loin derrière les conservateurs crédités de la majorité absolue de 326 sièges.
"Ce n'est pas le discours que je voulais prononcer", a-t-il déclaré en introduction de son allocution devant la presse et de nombreux partisans. Mais il a assumé "l'entière responsabilité de la défaite"". "Il est temps qu'un nouveau leader prenne le relais", a-t-il estimé.
Le choc est d'autant plus violent que les instituts de sondages avaient prédit jusqu'au bout des résultats très serrés et que jusque tard jeudi, les travaillistes ont cru à leur chance de pouvoir revenir aux commandes du Royaume-Uni après cinq ans de gouvernement conservateur.
Nick Clegg a lui aussi annoncé son départ. Il quitte la tête du parti libéral-démocrate, frappé par une déroute aux législatives. Son parti paie durement son alliance avec les conservateurs ces cinq dernières années.
"J'ai toujours pensé que cette élection serait incroyablement difficile. Les résultats ont été infiniment plus dévastateurs que je n'aurai jamais cru", a reconnu Nick Clegg, l'air abattu, lors d'une conférence de presse à Londres. "C'est le coup le plus dur depuis que le parti a été fondé (en 1988)", a-t-il ajouté.
À la mi-journée, les libéraux-démocrates n'avaient que 8 députés (contre 56 dans le parlement sortant), alors que seules neuf circonscriptions restaient à dépouiller sur les 650 du pays.
Nigel Farage, leader du parti europhobe Ukip, a été battu dans sa circonscription de South Thanet, dans son Kent natal (sud-est), devancé par le candidat conservateur lors des législatives britanniques de jeudi. C'est un coup d'autant plus dur pour l'United Kingdom Independance Party que Nigel Farage a promis de démissionner de la tête de son parti s'il ne réussissait pas à faire son entrée au parlement de Westminster.
Ce résultat "me soulage d'un énorme poids, je ne me suis jamais senti si heureux", a déclaré Nigel Farage avec un sourire crispé et l'air abattu, sans formellement confirmer sa démission après la lecture vendredi des résultats qui lui ont encore barré la route de la Chambre des Communes. Après sa défaite, l'Ukip ne devrait conserver qu'un seul de ses deux députés à Westminster avec Douglas Carswell, réélu à Clacton (sud-est). Le parti, qui obtient près de 13% des votes au niveau national, a été fortement pénalisé par le mode de scrutin uninominal à un tour.
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