C'est l'autre arme de l'État islamique. Moins visible que les bombes et les kalachnikovs mais peut-être plus dangereuse car invisible et surtout incontrôlable. Une plateforme Internet à destination des jihadistes partout dans le monde. Les Renseignements français s'en inquiètent, il s'agit d'une sorte de "hotline" accessible à tous ceux qui organisent des attentats.
La découverte de cette assistance informatique ouverte 24h/24 a été faite le 18 novembre dernier par la DGSE, les services de renseignement extérieur de la France, cinq jours après les attentats de Paris. Les espions français ont trouvé la trace sur Internet de ces conseillers de l'État islamique chargés de guider les jihadistes dans le cryptage de leurs messages. Ces experts sont, d'après la note de la DGSE, des universitaires qui utilisent des messageries traditionnelles comme Twitter mais dont le rôle est vraiment de former les jihadistes à agir masqués sur le web et dans leurs communications téléphoniques. Une arme redoutable puisque les dernières enquêtes démontrent que tous les réseaux démantelés en France ces derniers mois utilisent le cryptage de manière quasi habituelle.
"À partir du moment où le cryptage a été réalisé correctement de bout en bout, il n'y a pas de parade, prévient François Paget, du Club de la Sécurité de l'Information Français. Même avec les super-ordinateurs que les uns ou les autres peuvent avoir, les logiciels sont tels que les décryptages restent impossibles." L'un des problèmes reste que ces applications sont souvent basées à l'étranger. Les jihadistes utilisent aussi le réseau Tor, le "dark net", cet Internet secret sans règle et sans limite souvent très difficile à surveiller.
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