Hier à Washington au côté de Barack Obama, aujourd’hui à l'Élysée avec Angela Merkel et demain à Moscou avec Vladimir Poutine, François Hollande mène un effort diplomatique d'envergure pour réunir les grandes puissances dans une coalition globale contre Daesh. Pour Alain Duhamel, le projet "est nécessairement souhaitable". "Est-il possible ? c'est une autre question."
L'objectif de François Hollande est extrêmement difficile à atteindre
Alain Duhamel
Une coalition existe déjà actuellement, regroupant une soixantaine de pays dont 10 importants sur la scène internationale, qui "se coordonnent exceptionnellement mal." Deux autres grands arrivants interviennent dans les débats : la Russie et l'Iran. En dépit de l'incident diplomatique majeur entre la Turquie et la Russie suite à l'interception d'un bombardier russe par un missile de l'armée turque, les deux nations sont "indispensables" dans le processus, estime l'éditorialiste qui pointe une difficulté fondamentale : "Il faut naturellement qu'elles s'entendent" mais "sont de plus en plus antagonistes".
Compte-tenu de ces divergences, "l'objectif de François Hollande est extrêmement difficile à atteindre". Une solution de simple coordination est plus atteignable mais n'est pas facile à obtenir non plus. Un "antagonisme tout aussi violent" existe entre l'Iran et l'Arabie saoudite", qui complexifie encore la donne. "Le pouvoir de nuisance de Daesh est tellement puissant" qu'il faudra trouver une solution, estime t-il. Côté européen, l'Union est à la fois "sollicitée et innocente".Les Etats membres ont affiché leur solidarité, mais ne veulent pas se dessaisir de leur pouvoir. En matière militaire "il n'y aura pas de progrès du tout" anticipe Alain Duhamel.