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Irma : en Haïti, des habitants n'ont pas été informés du passage de l'ouragan

Quelques heures avant l'arrivée de l'ouragan, les campagnes de sensibilisation des habitants n'avaient pas été lancées.

Des pluies torrentielles se sont abattues à Haïti, le 7 septembre 2017
Des pluies torrentielles se sont abattues à Haïti, le 7 septembre 2017
Crédit : HECTOR RETAMAL / AFP
Amélie James & AFP
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"Je ne savais pas qu'un cyclone arrivait, parce qu'on ne reçoit pas l'électricité ici, donc on ne peut pas avoir d'informations". Jacquie Pierre explique qu'il n'a pas été informé de l'ouragan qui menace Haïti. L'homme réside à Shada, un bidonville situé à l'entrée de la ville du Cap-Haïtien, et comme des milliers d'habitants, l'évocation d'un ouragan l'a surpris, quelques heures seulement avant le passage d'Irma au large de la ville.

"Souvent, l'eau déborde et envahit toute la zone, mais ça n'a jamais été à cause d'un cyclone", témoigne Pierre Valmy, également habitant de Shada. "Si vous dites qu'un gros cyclone va nous arriver ici, alors c'est la fin du monde pour nous", se désole l'homme, le regard soudain perdu au sol.

Mercredi 6 septembre, les campagnes de sensibilisation des habitants n'avaient pas encore été lancées. Cela explique le fait que les populations privées d'électricité n'aient eu écho de la catastrophe qui se préparait. Car à cette date, les équipes de la protection civile étaient encore occupées à recenser les équipements et personnels disponibles.

Il n'y a pas beaucoup d'ONG qui interviennent dans la gestion des risques.

Jean-Henri Petit, le coordonnateur technique de la protection civile.

Le mandat de la mission onusienne prenant fin mi-octobre, les Casques bleus ont mis un terme à leurs opérations, emportant avec eux les équipements qui ont à maintes reprises servi lors des inondations saisonnières dans la région du Cap-Haïtien. "Nous n'avons plus le support de la Minustah (mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti) et aussi, dans le département, il n'y a pas beaucoup d'ONG qui interviennent dans le cadre de la gestion des risques, ça rend la situation difficile", reconnaît Jean-Henri Petit, le coordonnateur technique de la protection civile. 

Un cruel manque de matériel

Sur place, seules trois ambulances permettent de couvrir tout le département du Nord, qui compte plus d'un million d'habitants. Au centre d'opérations d'urgence, on ne peut que constater le manque de matériel. Le malaise s'amplifie davantage lorsque la question des abris provisoires est abordée. 90% sont des bâtiments coiffés de toits en tôles et sont donc incapables de résister à des rafales de vents violents. 

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Au bord de la rivière Mapou, les riverains qui ignoraient l'arrivée de l'ouragan Irma se sentent complètement abandonnés par les autorités. "Maintenant que je sais qu'un cyclone approche, je vais rassembler mes papiers importants dans un sac plastique et les attacher en hauteur sur la charpente car je n'ai que cette maison et nulle part où aller", raconte Pierre Valmy. "Dans la vie, on a tous un endroit où mourir", conclut-il avant d'aller jouer aux dominos avec ses amis, en évoquant brièvement dans la conversation l'arrivée "d'un mauvais temps". 

9 morts selon un bilan provisoire

Après avoir dévasté les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, l'ouragan Irma menace désormais Haïti et la Floride. Sur l'Atlantique, il est d'une intensité "sans précédent" et a provoqué de très lourds dégâts dans plusieurs îles des Antilles. Un bilan humain provisoire parle de 9 personnes décédées. 

En octobre 2016, l'ouragan Matthew avait dévasté Haïti faisant plus de 900 morts et des milliers de sinistrés. 

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