Des insurgés se sont emparés ce mercredi 11 juin de la ville irakienne de Tikrit, deuxième chef-lieu de province à tomber aux mains des rebelles en deux jours. "Tout Tikrit est aux mains des insurgés", a déclaré un colonel de la police. Située à mi-chemin entre Bagdad et Mossoul capturée mardi, Tikrit est le chef-lieu de la province de Salaheddine.
L'offensive, revendiquée mercredi sur Twitter par l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), est un coup dur porté au gouvernement irakien, témoignant de la faiblesse de ses forces de sécurité qui auront du mal à reprendre les territoires perdus.
Les insurgés se sont également emparés de l'ensemble de la province de Ninive, où les forces de sécurité ont fui en abandonnant uniformes et véhicules. Dans leur progression, ils ont pris le contrôle de parties de deux autres provinces voisines, Kirkouk et Salaheddine.
"La perte de Ninive crée un corridor rebelle entre Anbar, Mossoul et la frontière syrienne, facilitant l'acheminement d'armes, de financements et de combattants sur les différents fronts", note John Drake, un analyste de sécurité du groupe AKE.
"L'EIIL a toujours voulu contrôler un territoire et y créer un émirat islamique où il impose la charia, établit des camps d'entraînement et planifie des attaques pour poursuivre la bataille", ajoute John Drake. "La guerre civile en Syrie a donné aux insurgés la chance d'obtenir un tel territoire. Et leur succès est de nature à enhardir leurs partisans, qui voient qu'il est possible de réaliser leur objectif" : un Etat islamique, précise l'analyste.
La province d'Anbar, au sud de Ninive et frontalière de la Syrie, est un autre territoire partiellement contrôlé par des combattants anti-gouvernementaux, alors que des jihadistes se sont emparés d'importantes zones dans l'est syrien.
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