La communauté internationale multiplie les messages d'inquiétude quant à la situation dans l'Est de l'Ukraine où la Russie est accusée de masser ses troupes depuis plusieurs semaines. Des convois militaires russes ont été observés en Crimée et dans plusieurs régions limitrophes de l'Ukraine depuis la fin du mois de mars. Provocation ou réelle menace ? Faut-il craindre une escalade militaire ? Éléments de réponse avec Cyrille Bret, professeur de relations internationales à Sciences Po Paris, invité de RTL ce vendredi 9 avril.
L'expert estime que "c'est plutôt une provocation et une gesticulation des deux côtés. Cette longue ligne de contact entre Ukraine et Russie, 1.500 km est un peu comme une cocotte-minute. On allume de temps en temps le feu puis on le réduit. Les tensions sont récurrentes depuis l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014. Et depuis la constitution de la république autonome autoproclamée soutenue militairement et financièrement par la Russie dans le territoire même de l'Ukraine".
Quelles sont les intentions de Vladimir Poutine à travers ces opérations ? "La Russie redoute de la part des États-Unis un soutien renouvelé à l'Ukraine. Et de la part de l'Ukraine la volonté de reprendre le contrôle de son territoire avec le soutien de l'administration Biden et l'extension de l'Otan à l'Ukraine qui pose sa candidature depuis des années. C'est à la fois un message défensif et offensif si des initiatives sont prises côté ukrainien", explique Cyrille Bret.
Faut-il craindre une escalade dangereuse aux portes de l'Europe ? "Quand on amasse des armes et des soldats, il y a toujours le risque que l'on s'en serve. Cette escalade des tensions, même si elle est très maîtrisée, présente toujours un risque. D'où les appels à la désescalade de la chancelière Merkel, de l'UE et de la présidence française", estime l'expert.