Les Japonais qui avaient été contraints de déserter les alentours de la centrale nucléaire Fukushima Daiichi seront bientôt priés de retourner chez eux, quatre ans après le séisme le plus ravageur qu'ait connu le pays du soleil levant. Le gouvernement japonais a annoncé lundi aux autorités locales son intention de lever début septembre l'ordre d'évacuation de la localité de Naraha dans la préfecture de Fukushima (nord-est).
Les autorités estiment que le niveau d'exposition à la radioactivité à Naraha, ville située à moins de 30 kilomètres de la centrale accidentée est revenu à un niveau inférieur à 20 millisieverts par an. Ce niveau permet en théorie, selon le gouvernement nippon, aux habitants d'y revivre presque normalement, même si la décontamination n'est ni intégrale ni parfaite.
Les avis divergent sur le niveau de contamination "très variable dans cette localité" selon Greenpeace. Et à l'instar d'autres militants antinucléaires, l'organisation écologiste juge "inacceptable" que la levée de l'interdiction d'habiter puisse entraîner la suppression un an plus tard des indemnités pour préjudice moral versées mensuellement aux personnes ayant dû quitter leur domicile.
"Il est très dangereux de traiter de la même façon tout le monde (personnes âgées, foyers avec enfants), il faut laisser le choix aux gens et ne pas les placer devant l'obligation de revenir pour des raisons financières. C'est la responsabilité du gouvernement et de la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) de continuer à indemniser ceux qui ont choisi de mener leur vie ailleurs", insiste Jan Vande Putte du bureau de Greenpeace à Tokyo.
Jusqu'à présent, le retour a été autorisé dans les parties évacuées de Kawauchi et Tamura (également dans la province de Fukushima), mais c'est la première fois que la levée va concerner une cité intégralement vidée de ses habitants.