Pour la première fois, le gouvernement japonais a reconnu que la leucémie d'un employé de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima était due aux radiations. Jusqu'à présent, même si d'autres ex-ouvriers du site Fukushima Daiichi ont pu développer un cancer, c'est la première fois que l'exposition à la radioactivé sur le site est officiellement mise en cause dans le déclenchement de la maladie. "Ce cas remplit les conditions" pour la reconnaissance, a expliqué un fonctionnaire du ministère lors d'une conférence de presse à Tokyo.
L'ex-ouvrier était trentenaire lorsqu'il a travaillé d'octobre 2012 à décembre 2013 à la centrale Fukushima Daiichi. Il avait aussi passé plusieurs autres mois auparavant sur un site nucléaire différent. Outre cette première reconnaissance, trois cas sont toujours en cours d'examen, a précisé le ministère qui avait précédemment écarté plusieurs autres dossiers soumis par d'ex-travailleurs.
Trois des six réacteurs de la centrale Fukushima Daiichi étaient entrés en fusion quelques heures après le raz-de-marée meurtrier qui a ravagé la côte nord-est de l'archipel il y a quatre ans et demi. Des explosions d'hydrogène s'étaient ensuite produites, détruisant des bâtiments du site et de très importantes quantités d'éléments radioactifs s'étaient échappées.
Des milliers de travailleurs se sont relayés quotidiennement sur place depuis pour reprendre le contrôle des installations, mettre en place des moyens d'urgence afin d'arroser et refroidir les réacteurs, retirer des détritus contaminés, tenter de gérer les centaines de milliers de tonnes d'eau radioactive et préparer le démantèlement. La limite annuelle d'exposition des travailleurs avait ponctuellement été élevée durant le pic de la crise, avant d'être ramenée à un niveau plus habituel pour les ouvriers du secteur.
Officiellement, nul n'est décédé en raison de son exposition aux radiations après la catastrophe de la centrale Fukushima Daiichi, le pire accident atomique depuis celui de Tchernobyl (Ukraine) en 1986. Même la mort par cancer de celui qui était directeur de la centrale au moment de l'accident, Masao Yoshida, n'est officiellement pas liée aux radiations reçues à ce moment. Masao Yoshida, décédé en juillet 2013, était présent à Fukushima Daiichi au moment du drame et a oeuvré d'arrache-pied sur le site pendant les six mois suivants.
Le cas reconnu mardi est le premier concernant l'accident de Fukushima mais, dans le passé, les cancers de 13 travailleurs du secteur nucléaire (non impliqués dans les travaux à Fukushima) avaient été attribués à une exposition aux radiations. En mars 2011 un séisme de magnitude 9 suivi d'un tsunami géant avait dévasté la région du Tohoku dans le nord-est, faisant près de 19.000 morts, et provoquant un grave accident nucléaire à la centrale de Fukushima.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.