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Frappes en Syrie : le volte-face de Donald Trump

DÉCRYPTAGE - Passé d'isolationniste à interventionniste en quelques heures, Donald Trump a surpris le monde entier en lançant 59 missiles sur une base syrienne. Un revirement difficile à comprendre pour ses soutiens.

Donald Trump, le 28 février 2017
Donald Trump, le 28 février 2017
Crédit : CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
Frappes en Syrie : le volte-face de Donald Trump
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Isabelle Dath & Léa Stassinet
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"Est-ce que c'est trop demander d'attendre les résultats d'une enquête internationale indépendante avant d'opérer ce genre de frappe ? Je suis un peu étonnée, parce que monsieur Trump avait indiqué à plusieurs reprises qu'il n'entendait plus faire des États-Unis le gendarme du monde, et c'est exactement ce qu'il a fait hier (jeudi 6 avril, ndlr)". La pilule a du mal à passer pour Marine Le Pen, à l'évocation sur France 2 des 59 missiles lancés par les États-Unis sur une base syrienne, en réponse à une attaque chimique présumée imputée au régime de Bachar al-Assad. 

Si la déception prime chez la présidente du Front national, c'est avant tout parce que la candidate avait été séduite par les promesses de Donald Trump concernant la politique internationale. "J'ose répéter que l'élection de Donald Trump est une bonne nouvelle pour notre pays : (...) pacification des relations internationales avec la Russie, désengagement des expéditions belliqueuses à l'origine des grandes vagues migratoires dont nous sommes les victimes...", avait déclaré Marine Le Pen juste après l'élection de Donald Trump

Président Obama, n'attaquez pas la Syrie. Il n'y a aucun avantage et rien d'extraordinaire là-bas

Donald Trump, en 2013

Elle, comme tous les soutiens du républicain étaient loin d'imaginer que quelques mois plus tard, le milliardaire ferait tout le contraire. En 2013, Donald Trump est catégorique : "Ce que je dis, c'est de rester en dehors de la Syrie", écrit-il sur son compte Twitter, alors que le régime syrien est suspecté d'être l'auteur d'une attaque chimique dans la banlieue de Damas. Quelques jours, plus tard, il interpellait même directement son prédécesseur : "Président Obama, n'attaquez pas la Syrie. Il n'y a aucun avantage et rien d'extraordinaire là-bas. Gardez votre 'poudre' pour un jour plus important !". La même année, il expliquait que "nombre de rebelles syriens sont des jihadistes islamistes radicaux qui tuent des chrétiens. Pourquoi devrions nous-battre à leurs côtés ?", se demandait-il. 

À l'automne 2014, la coalition arabo-occidentale lancent ses premières frappes en Syrie. L'occasion pour Donald Trump de réitérer ses critiques. "Nous avons des millions de chômeurs dans notre pays et nous dépensons des millions pour armer les 'rebelles' syriens. Qu'est-ce qui ne va pas avec Washington ?", tweetait-il. Puis, en 2015, la problématique des réfugiés lui donne une nouvelle fois l'occasion de parler des Syriens, qu'il assimile à des terroristes. "Huit Syriens ont été attrapés à la frontière sud tentant d'entrer aux États-Unis. Daesh peut-être ? Nous avons besoin d'un grand et beau mur", expliquait le candidat en brandissant ce qui allait devenir la mesure phare de sa campagne. 

La crainte d'une troisième guerre mondiale

C'est d'ailleurs lors de la campagne présidentielle l'opposant à Hillary Clinton que Donald Trump se présente comme le candidat non-interventionniste. Lors du premier débat entre la démocrate et le républicain, ce dernier déclarait : "Je veux bien aider tous nos alliés, mais nous perdons des milliards et des milliards de dollars. Nous ne pouvons pas être les gendarmes du monde, nous ne pouvons pas protéger les pays partout dans le monde quand ils ne nous paient pas ce qu'il faut". Quelques semaines plus tard, il déclarait que la pri