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Faut-il rire avec Donald Trump ? Le casse-tête des journalistes américains

Samedi 29 avril, doit se tenir le dîner de gala de la presse avec le président Trump. Mais des médias sont tentés par le boycott.

Donald Trump le 16 février 2017 à la Maison Blanche
Donald Trump le 16 février 2017 à la Maison Blanche
Crédit : SIPA
Faut-il rire avec Donald Trump ? Le casse-tête des journalistes américains
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Loïc Farge
Loïc Farge
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C’est un show télévisé et une tradition presque centenaire aux États-Unis : la soirée de gala de la presse de la Maison Blanche au printemps, en présence du président américain, censé donner un discours plein d’humour et de dérision. Le rendez-vous est fixé au samedi 29 avril. Ça a commencé en 1924, sous le président Coolidge. Depuis, le dîner des correspondants est devenu le pince-fesses le plus couru de l’année. Une soirée de parenthèse où l’on célèbre le premier amendement de la Constitution américaine (celui de la liberté d’expression), où l’on peut se moquer du président américain, devant lui. Et où le président peut se venger contre les journalistes, à condition d’être drôle.

Le New York Times refusait depuis quelques années d'y participer pour éviter la collusion avec le pouvoir. Mais il était bien le seul. Le dîner et les discours retransmis en direct étaient devenus un show à retentissement mondial. Certaines soirées sont entrées dans l’Histoire. Celle de 2011, par exemple, lorsque le président Obama s’est moqué d’un des invités assis dans la salle. Un certain Donald Trump, qui contestait le certificat de naissance de Barack Obama.

La presse appelle au boycott

"Mais est-ce qu’on a vraiment marché sur la Lune ?", ironisait Obama. Vous voyez il était déjà question en 2011, de "fake news", de fausses informations. Dans la salle, tout le monde avait ri. Sauf Donald Trump. Cette humiliation publique l'avait, dit-on, encouragé à se lancer dans la course à la présidence. Désormais, c’est le président Trump qui doit présider le dîner de gala de la presse, dont il a déclaré qu’elle était "l’ennemi du peuple américain".

Ce dîner va-t-il être annulé ? Non, la Maison Blanche a précisé que Trump avait inscrit le dîner à son agenda, sans confirmer pour l’instant qu’il viendrait bien. Le problème, c'est du côté de l’assistance. D'habitude, les 2.670 places disponibles dans la salle de bal du Hilton de Washington s’arrachent. Cette année, aucune célébrité de Hollywood ne veut venir. Certains journalistes militent pour le boycott tant que le président Trump ne montre pas un minimum de respect pour la presse.

Les afters - les fêtes après le dîner (notamment celle, très fameuse de Vanity Fair à la résidence de l’ambassade de France) - sont annulées, et ne reprendront sans doute pas avant que Trump ne soit plus président. En attendant, la majorité des journalistes accrédités à la Maison Blanche, quotidiennement maltraités par la nouvelle administration, ont choisi malgré tout de se rendre au dîner.

Quelle tactique va adopter Donald Trump ?

"C’est peut-être justement l’occasion de nouer des liens différents avec les membres de l’administration Trump", comme l'affirme Philippe Crowther. "Ce sera une des rares occasions de rencontrer les conseillers de Trump et donc des futures sources pour nos papiers", explique le journaliste accrédité pour France 24 et président de l'Association de la presse étrangère à la Maison Blanche.

Quelle tactique va adopter Donald Trump ? Va-t-il venir et tenter de faire rire, alors qu'il a installé un conflit permanent avec les médias pour réduire leur puissance