L'administration Trump une nouvelle fois dans la tourmente, après des révélations de la presse concernant de possibles liens entre le ministre de la Justice et la Russie. Le Washington Post affirme que Jeff Sessions, nommé par Donald Trump aurait accueilli deux fois dans son bureau, en juillet et septembre dernier, l'ambassadeur russe à Washington, Sergey Kislyak. Ces entretiens auraient eu lieu au moment même où cet ancien sénateur de l'Alabama conseillait le futur président sur les questions internationales pendant la campagne.
Jeff Sessions aurait donc menti, lorsqu'il déclarait sous serment devant le Sénat le 10 janvier dernier, n'avoir eu aucun "contact avec les Russes", pendant, avant ou après l'élection. Le ministre de la Justice a immédiatement réagi aux révélations du Washington Post, affirmant qu'il n'avait "jamais rencontré un responsable russe pour discuter de la campagne" . "Je ne sais pas à quoi se réfèrent ces allégations. Elles sont fausses", a-t-il ajouté.
Le département de la Justice a tenu à défendre le ministre, par la voix de la porte-parole de ce dernier : "Il n'y avait absolument rien de trompeur dans cette réponse", explique au Washington Post Sarah Isgur Flores, faisant référence à la déclaration de Jeff Sessions au Sénat. Elle prétend que les conversations portaient sur le travail au sein de la commission des forces armées du Sénat, et non pas sur la campagne présidentielle. Une version confirmée par la Maison Blanche, qui juge que Jeff Sessions a rencontré l'ambassadeur en sa qualité de membre de cette même commission, "ce qui est entièrement cohérent avec son témoignage", dit un responsable, estimant que cette révélation est une nouvelle "attaque des démocrates contre l'administration Trump.
Les élus démocrates n'ont d'ailleurs pas tardé à réagir. Ils réclament la nomination par le Congrès d'un enquêteur spécial indépendant pour faire la lumière sur une éventuelle ingérence de la Russie dans la campagne électorale."Étant donné les déclarations fausses de M. Sessions sur les contacts avec les responsables russes, nous avons besoin d'une commission spéciale pour enquêter sur les liens entre la Russie" et les membres de l'équipe de Donald Trump, a déclaré le sénateur démocrate Ron Wyden, membre de la commission du Renseignement à la Chambre des représentants.
La cheffe de file des démocrates à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a quant à elle demandé à ce que le ministre quitte ses fonctions. "Après avoir menti sous serment au Congrès au sujet de ses contacts avec les Russes, le ministre de la Justice doit démissionner", dit-elle dans un communiqué.
Cette affaire intervient à peine deux semaines après les révélations de la presse américaine qui avaient abouti à la démission du conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, Michael Flynn. Il avait en effet entretenu des discussions avec l'ambassadeur russe à Washington, et en avait caché la teneur exacte, y compris dans ses comptes-rendus au vice-président Mike Pence.