Plus d'un mois avant son arrivée officielle à la Maison blanche, Donald Trump souffle déjà le chaud et le froid sur la diplomatie mondiale. En pleines querelles sur les cyberattaques et interférences russes dans l'élection américaine, mais aussi sur fond de tensions montantes avec la Chine, le président élu des États-Unis a nommé en tant que secrétaire d'État Rex Tillerson, le PDG du géant pétrolier ExxonMobil, connu pour ses liens étroits avec la Russie, ce mardi 13 décembre.
"Je ne peux imaginer une personne mieux préparée et aussi dévouée, pour servir en tant que secrétaire d'Etat à ce moment crucial de notre histoire", a déclaré Donald Trump, cité dans un communiqué officiel. Il s'agit du dernier poste important de son administration qu'il n'avait pas encore pourvu. "M. Tillerson sait comment gérer une organisation de dimension mondiale et comment s'orienter dans l'architecture complexe des affaires du monde et de différents dirigeants étrangers", souligne le communiqué, justifiant le choix inhabituel d'un homme d'affaires de l'envergure de Rex Tillerson pour ce poste.
Le patron du géant pétrolier ExxonMobil, homme d'affaire américain de 64 ans qui entretient d'étroites relations d'affaires avec Vladimir Poutine, qui lui a remis en 2013 la décoration russe de l'ordre de l'Amitié, devient donc le porte-voix de la diplomatie américaine.
"En tant que secrétaire d'Etat, il (NDLR : Rex Tillerson) sera un avocat ferme et lucide des intérêts nationaux vitaux de l'Amérique et il aidera à changer des années de mauvaise politique étrangère et d'actions qui ont affaibli la sécurité et la place de l'Amérique dans le monde", a précisé le communiqué.
Les autres candidats potentiels étaient l'ancien chef de la CIA David Petraeus ou le respecté sénateur Bob Corker. Mais le choix de Rex Tillerson s'inscrit dans le sens de la volonté affichée par Donald Trump, durant sa campagne, d'améliorer les relations entre les États-Unis et la Russie, mises à l'épreuve ces dernières années, notamment au sujet de la guerre en Syrie.
Mais ce choix est loin de faire l'unanimité, y compris dans son camp: "Cet homme (NDLR: Poutine) est un voyou et un assassin, je ne vois pas comment on peut être l'ami d'un ancien agent du KGB", a lancé le sénateur républicain John McCain sur CNN. "Être un ami de Vladimir n'est pas une caractéristique que j'espère chez un secrétaire d'État", a commenté son collègue Marco Rubio. Deux prises de position qui n'augurent pas d'un passage aisé devant le Sénat, qui devra confirmer cette nomination par un vote, ce qui requerra donc le concours de la plupart des républicains.
Or le Congrès, à majorité républicaine, va bien enquêter sur les cyberattaques et les interférences russes dans l'élection américaine, accentuant la pression contre Moscou alors même que Donald Trump tente de s'en rapprocher. La CIA a conclu dans un rapport secret révélé par le Washington Post que la Russie était intervenue par ses cyberattaques dans la campagne électorale dans le but précis d'aider Donald Trump à être élu, et non dans le but plus général de troubler le bon déroulement de l'élection.
Mais le successeur de Barack Obama, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, rejette cette conclusion, jetant l'opprobre sur un service de renseignement à la réputation entachée par ses rapports erronés après le 11 septembre 2001 sur les liens entre Saddam Hussein et Al-Qaïda.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.