Une semaine après l'éviction du directeur du FBI James Comey, l'enquête sur les liens supposés entre la présidence Trump et la Russie va pouvoir reprendre. Le ministère américain de la Justice a annoncé mercredi 17 mai la nomination d'un procureur spécial mandaté pour instruire ce dossier sulfureux, qui pèse comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête du 45e président des États-Unis. "Ma décision ne signifie pas que des délits ont été commis ou que des poursuites sont nécessaires", a tempéré le numéro deux de la Justice, Rod Rosenstein, dans un communiqué pour annoncer la nomination de l'ancien directeur du FBI, Robert Mueller, à cette fonction.
Mais "compte tenu des circonstances actuelles particulières, j'ai estimé que l'intérêt public demande de placer cette enquête sous l'autorité d'une personne qui exerce un degré d'indépendance vis-à-vis de la hiérarchie habituelle", a-t-il poursuivi. Cette annonce survient au moment où le président américain est accusé d'avoir cherché à entraver cette enquête.
Il n'y a eu aucune collusion entre mon équipe de campagne et une entité étrangère
Donald Trump
Donald Trump a aussitôt réagi à cette annonce, exprimant mercredi soir son souhait que l'enquête sur la possible ingérence de Moscou dans la campagne présidentielle soit "rapidement" bouclée. "Comme je l'ai dit à de nombreuses reprises, une enquête complète confirmera ce que nous savons déjà : il n'y a eu aucune collusion entre mon équipe de campagne et une entité étrangère", a-t-il indiqué par communiqué.
Depuis le renvoi de James Comey, l'opposition démocrate réclamait la nomination d'un procureur spécial, plus indépendant du pouvoir, pour superviser l'enquête en cours du FBI. Un procureur spécial dispose de l'autorité pour mener son enquête plus indépendamment de la hiérarchie du ministère de la Justice. Il n'a pas à informer le ministre de la Justice ou ses adjoints des avancées de son enquête. Il est en outre autorisé à lancer des poursuites si nécessaire.
Donald Trump avait d'abord justifié le limogeage de James Comey par sa gestion de l'affaire des emails d'Hillary Clinton avant d'admettre qu'il avait depuis longtemps décidé de se débarrasser du haut policier, dont le mandat courait jusqu'en 2023. Mardi 16 mai, des révélations de la presse américaine ont ébranlé la Maison Blanche, affirmant que le président américain avait demandé en février à James Comey de classer l'enquête sur Michael Flynn, son éphémère conseiller à la sécurité nationale accusé de contacts suspects avec la Russie. Le chef du FBI aurait consigné cette tentative d'étouffer une enquête dans des notes dont plusieurs médias américains ont fait état.