Le FBI fait son mea culpa. Le service de renseignement américain reconnaît des manquements par le passé dans ses analyses scientifiques, qui ont conduit à condamner à mort et faire exécuter plusieurs prisonniers. Il a publié dimanche 19 avril un communiqué, en réponse à un rapport de l'Inspection générale (OIG).
Selon ce document publié en juillet, 60 prisonniers auraient été condamnés à mort aux États-Unis à cause d'analyses scientifiques erronées et de témoignages douteux. Trois d'entre eux ont été exécutés. Les autres ont passé des années dans le couloir de la mort pour rien.
La police fédérale admet des "erreurs de scientifiques du FBI dans l'analyse de cheveux au microscope ou de rapports de laboratoires" dans des affaires criminelles.
Cela "n'arrive plus et le FBI emploie désormais les analyses ADN mitochondrial (transmis par la mère) des cheveux en plus des analyses au microscope", selon un communiqué conjoint du ministère de la Justice et du FBI.
"Le ministère et le FBI s'engagent à s'assurer de la véracité des futures analyses de cheveux ainsi que de l'application de la plus grande rigueur dans les analyses criminelles" et déploient "des moyens considérables" à cette fin. Désormais, "le ministère et le FBI s'engagent à s'assurer que les prisonniers concernés soient notifiés des erreurs passées et que justice soit rendue dans chaque cas".
L'un des trois prisonniers, exécuté au Texas en 1997, n'aurait pas encouru la peine capitale sans les éléments à charge défectueux.
Un autre détenu a été innocenté 27 ans après sa condamnation. Au moins cinq autres verdicts ont été annulés, après que les "analyses erronées et les témoignages scientifiquement intenables" d'un analyste du FBI ont été mis au jour.
Dans ses recommandations au ministère de la Justice, l'OIG dresse la liste des condamnés dont les dossiers doivent être réexaminés. Leurs cas ont été revus par des scientifiques indépendants et posent question. L'institution demande donc aux autorités de revoir les pièces à conviction et de "prendre des mesures immédiates pour s'assurer que ces accusés soient bien alertés que leur peine a pu être entachée par des analyses et des témoignages peu fiables".
En 1997, un premier rapport de l'OIG avait pointé des irrégularités graves commises dans des enquêtes judiciaires par treize analystes du laboratoire du FBI à Quantico, en Virginie.
Mais 17 ans plus tard, le même OIG accuse le FBI de ne pas en avoir tiré les leçons et d'avoir traité à la légère les affaires de peine de mort dans les huit années qui ont suivi. Les autorités locales, la défense ou l'accusation n'ont pas été alertés, et trois hommes ont été exécutés, faute de réexamen de leur dossier.
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