Erdogan critique la décision de l'Autriche de fermer des mosquées
Le chancelier autrichien a annoncé vendredi 8 juin fermer sept mosquées financées par la Turquie pour lutter contre "l'islam politique".

Un nouvel incident diplomatique ? Recep Tayyip Erdogan a vivement critiqué samedi 10 juin la décision du gouvernement autrichien de fermer des mosquées dans le cadre d'une offensive contre l'"islam politique". Le président turc a notamment mis en garde contre une "guerre entre les Croisés et le Croissant".
"Ces mesures prises par le Premier ministre autrichien sont, je le crains, en train de mener le monde vers une guerre entre les Croisés et le Croissant", a-t-il déclaré dans un discours à Istanbul dans la soirée. Pour rappel, le croissant de lune est l'un des symboles qui sont régulièrement associés à l'islam.
Les déclarations d'Erdogan surviennent au lendemain de l'annonce faite par le gouvernement conservateur du chancelier Sebastian Kurz de mesures visant, selon lui, à lutter contre l'"islam politique". Parmi ces mesures, figurent la fermeture prochaine de sept mosquées et la possible expulsion de dizaines d'imams financés par la Turquie.
Des relations diplomatiques tendues
"Ils disent qu'ils vont bouter hors d'Autriche nos hommes de religion. Croyez-vous que nous ne réagirons pas si vous faites une telle chose ? Cela signifie que nous allons devoir faire quelque chose", a affirmé le président turc, sans autres précisions. Vendredi 8 juin, son porte-parole avait déjà dénoncé la décision de l'Autriche. Une mesure résultant, selon lui, de "la vague populiste, islamophobe, raciste et discriminatoire" dans ce pays.
Environ 360 000 personnes d'origine turque vivent en Autriche, dont 117 000 ont la nationalité turque. Pourtant, les relations entre Ankara et Vienne sont particulièrement tendues depuis la tentative de putsch contre Erdogan en juillet 2016 qui a été suivie d'une répression de grande ampleur.
Les propos du président turc surviennent par ailleurs avant les élections anticipées cruciales du 24 juin. Le gouvernement autrichien a explicitement interdit aux responsables turcs d'organiser des meetings en Autriche en vue de ce double scrutin présidentiel et législatif.