Des centaines de policiers et de militaires lourdement armés sillonnant les rues encore fumantes de Baltimore au lever du soleil : c'est la dernière illustration des tensions interraciales ravivées ces dernières semaines outre-Atlantique. De violentes émeutes ont éclaté lundi dans la ville de 620.000 habitants du nord-est des États-Unis après les funérailles de Freddie Gray, un jeune homme noir de 25 ans décédé quelques jours plus tôt dans des circonstances floues alors qu'il était détenu par la police. Une potentielle bavure malvenue après les morts d'Eric Garner, Akai Gurley, Tamir Rice ou encore Walter Scott, un homme noir de 50 ans tué par un policier blanc alors qu'il lui tournait le dos et n'était pas armé.
Depuis l'annonce de la mort de Freddie Gray, la ville du Maryland est le théâtre de manifestations quotidiennes. Le début de journée, lundi, s'était déroulé dans le calme. Mais dès la fin des funérailles, des bandes de jeunes, essentiellement des lycéens qui venaient de sortir de l'école, ont pris à partie la police en lançant briques, cailloux, bâtons, bouteilles... Plusieurs supermarchés ont été pillés et incendiés tout comme des voitures, y compris des véhicules de police.
Les forces de l'ordre ont rapidement été prises de court et plusieurs supermarchés ont été pillés et incendiés, tout comme des voitures et des véhicules de police. Plusieurs reporters ont également été attaqués et se sont fait voler du matériel. Au moins 27 personnes ont été arrêtées et 15 policiers ont été blessés par des jets de pierres et de briques par des bandes de jeunes, essentiellement des lycéens, décidés à en découdre avec les forces de l'ordre.
Le gouverneur Hogan a décrété l'état d'urgence dans la ville située à une soixantaine de kilomètres de la capitale fédérale. Les écoles étaient fermées mardi, même si certains craignaient que cela ne permettent à des lycéens de descendre dans les rues. Dans ce chaos que certains comparent déjà aux émeutes de Los Angeles, en 1992, nombreux sont ceux qui tentent d'agir pour éviter que la violence ne prospère.
Les autorités de la ville et les leaders de la communauté noire ont appelé les parents à surveiller leurs en