L'État islamique sème la terreur au Moyen-Orient

ÉCLAIRAGE - L'État islamique, anciennement appelé "État islamique en Irak et au Levant", sème la terreur en Irak où ses forces jihadistes marchent sur Bagdad. Ce groupe terroriste, jeune et isolé, menace de déstabiliser toute la région.

Une photo diffusée sur le compte twitter islamiste al-Baraka sur laquelle des jihadistes d'EIIL seraient aux prises avec des militaires irakiens

Crédit : ALBARAKA NEWS / AFP

Le groupe terroriste est devenu la nouvelle menace mondiale. L'État islamique contrôle aujourd'hui une grande partie du territoire irakien, après avoir marché sur Bagdad. L'organisation est désormais la cible des attaques américaines, Barack Obama ayant décidé d'intervenir en Irak.

Qui est-il ?

Le groupe est né en octobre 2006 sous le nom d'État islamique d'Irak (EII), explique Romain Caillet, chercheur à l'Institut Français du Proche-Orient, à TV5 Monde. Il est dirigé par un Irakien, l'émir Abou Omar Al-Baghdadi. Il a pris officiellement le nom d'État islamique, le 29 juin 2014, lors de l'annonce du rétablissement du califat.

En 2011, un lieutenant d'EII part combattre en Syrie et fonde le front Al-Nusra. Le nouveau groupe est soutenu par al-Qaïda et rejette EII lorsque celui-ci révèle leur parenté et se présente en 2013 comme l'État islamique en Irak et au Levant.

Aujourd'hui, les combattants de l'État islamique seraient arabes (Lybiens, Saoudiens, Tunisiens), caucasiens de la diaspora tchétchène, occidentaux et syriens, selon Romain Caillet. Leur nombre est estimé à environ 8.000 en Irak, 6.000 en Syrie, selon Charles Lister du Brookings Doha Center.

Quel est son but ?

Le but de l'État islamique est de créer un vaste califat transnational régi par la charia, la loi islamique. Le contrôle des régions d'Anbar et de Ninive en Irak représente donc un objectif crucial pour leur position frontalière avec la Syrie.

Quelles sont ses ressources ?

Le groupe s'est emparé de dépôts d'armes en Syrie et en Irak, ainsi que de zones d'exploitation pétrolière, notamment dans la province de Deir Ezzor en Syrie. Il est soutenu par des tribus irakiennes et syriennes sunnites qui lui fournissent une aide matérielle, humaine et financière.

Ses fonds proviennent aussi de vols, de kidnappings et de taxes prélevées sur les populations. À Raqqa, en Syrie, l'émir d'EIIL a imposé un "pacte" aux populations chrétiennes, dans lequel figure le versement d'un impôt annuel calculé en grammes d'or pur (17 grammes pour "les personnes aisées").

Où est-il implanté ?

En Irak, EIIL a fait une grande percée dans son fief d'origine. Il contrôle déjà Fallouja, à une soixantaine de kilomètres de Bagdad. L'organisation terroriste a revendiqué une série d'attentats à la bombe dans la capitale au mois d'août dernier.

En Syrie. Malgré la défection d'Al-Nusra, l'État islamique a été bien accueillie par les opposants de Bachar al-Assad. Mais ses exactions contre les populations l'ont isolé, au point d'être désavoué publiquement par al-Qaïda. Aux prises avec le régime, les rebelles et les autres groupes jihadistes, L'État islamique est retranché dans son bastion du Nord, dans la zone de Raqqa.

Au Liban. Les actions terroristes d'État islamique débordent dans les pays voisins. Le groupe terroriste a revendiqué un attentat en janvier à Beyrouth, fief du parti chiite du Hezbollah libanais.

L'ascension fulgurante du groupe, pourtant rejeté par les autres organisations terroristes, inquiète les autres pays voisins, tels que l'Iran, mais aussi les États-Unis qui réfléchissent à une action pour soutenir l'armée irakienne.

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