La France veut des avancées concrètes dans le réchauffement des relations entre Cuba et les Etats-Unis. François Hollande, en déplacement sur l'île communiste, a appelé ce lundi à la levée de l'embargo économique américain sur Cuba, en place depuis 1962.
Selon le chef de l'Etat, cette mesure "a tant nui" au développement de l'île, qui a entamé en décembre un rapprochement historique avec Washington, qui pourrait mettre fin à un demi-siècle de brouille diplomatique.
La France fera son possible pour que les mesures d'embargo soient "annulées, supprimées", a déclaré François Hollande dans un discours à l'Université de La Havane, rappelant l'engagement de longue date de son pays en faveur d'un retour de Washington sur cette mesure de rétorsion économique.
En effet, chaque année depuis 1991, Paris vote en faveur de la résolution demandant la levée de cet embargo à l'Assemblée générale de l'ONU.
Depuis l'annonce du dégel avec Cuba fin 2014, le président américain
Barack Obama a demandé au Congrès, contrôlé par les républicains, de
travailler à la levée de l'embargo car seuls ses élus ont le pouvoir de le faire. Obama a également pris une série
de mesures assouplissant l'embargo dans la limite de ses pouvoirs, mais
elles ont été jugées insuffisantes par la Havane.
Plus tôt dans la journée, le chef de l'Etat avait remis la légion d'honneur au chef de l'Eglise cubaine, le cardinal Jaime Ortega, qui s'est imposé ces dernières années comme interlocuteur politique du gouvernement de Raul Castro et a œuvré comme intermédiaire en marge des négociations sur le rapprochement entre Cuba et les Etats-Unis.
Il a salué lors de cette cérémonie à l'ambassade de France à La Havane l'action de ce cardinal de 78 ans. "Vous y avez consacré votre vie comme homme d'Eglise. Vous avez fait aussi en sorte d'apaiser, de trouver des solutions parfois. Ce qui n'était pas forcement aisé", a déclaré le président français.
"Si la République française voulait faire ce geste, c'est parce que vous avez contribué à ouvrir Cuba au monde et contribué au dialogue et à l'apaisement", a-t-il ajouté.
En l'absence de toute opposition politique légale, l'Eglise catholique se présente depuis plusieurs années comme le seul interlocuteur politique du régime communiste cubain, dominé par le seul parti politique existant, le Parti communiste de Cuba (PCC).